Etla femme s'en alla son chemin ; et elle mangea, et elle n'eut plus le mĂȘme visage. » (1 Samuel 1:18) « et il m'a dit : Laisse-moi aller, je te prie, car nous avons un sacrifice de famille dans la ville, et mon frĂšre mĂȘme m'a commandĂ© [de m'y trouver] ; et maintenant, je te prie, si j'ai trouvĂ© grĂące Ă tes yeux, je me sauverai, et je verrai mes frĂšres. C'est pourquoi il n'estï»żCitation seconde faute DĂ©couvrez une citation seconde faute - un dicton, une parole, un bon mot, un proverbe, une citation ou phrase seconde faute issus de livres, discours ou entretiens. Une SĂ©lection de 5 citations et proverbes sur le thĂšme seconde faute. 5 citations > Citation de Emile-Auguste Chartier, dit Alain n° 98424 - Ajouter Ă mon carnet de citations Notez cette citation - Note moyenne sur 466 votesJe suis tombĂ© par terre, C'est la faute Ă Voltaire, Le nez dans le ruisseau, C'est la faute Ă ... Il n'acheva point. Une seconde balle du mĂȘme tireur l'arrĂȘta court. Cette fois il s'abattit la face contre le pavĂ©, et ne remua MisĂ©rables 1862 de Victor HugoRĂ©fĂ©rences de Victor Hugo - Biographie de Victor HugoPlus sur cette citation >> Citation de Victor Hugo n° 92296 - Ajouter Ă mon carnet de citations Notez cette citation - Note moyenne sur 469 votesUn loup, en argot de coulisse, est le vide laissĂ© entre la sortie d'un personnage et l'entrĂ©e d'un autre qui ne doit point voir le premier. Cet intervalle, fĂ»t-il d'une seconde, constitue une faute de mise en de l'art dramatique en France depuis vingt-cinq ans 1858 de ThĂ©ophile GautierRĂ©fĂ©rences de ThĂ©ophile Gautier - Biographie de ThĂ©ophile GautierPlus sur cette citation >> Citation de ThĂ©ophile Gautier n° 91576 - Ajouter Ă mon carnet de citations Notez cette citation - Note moyenne sur 466 votesLa femme est la seconde faute de Dieu. de Friedrich Wilhelm NietzscheRĂ©fĂ©rences de Friedrich Wilhelm Nietzsche - Biographie de Friedrich Wilhelm NietzschePlus sur cette citation >> Citation de Friedrich Wilhelm Nietzsche n° 44020 - Ajouter Ă mon carnet de citations Notez cette citation - Note moyenne sur 467 votesDieu ayant créé le monde ne s'en est pas retirĂ© mais continue Ă le maintenir Ă l'ĂȘtre par son souffle crĂ©ateur, faute de quoi dans la seconde mĂȘme toutes choses retourneraient au nĂ©ant. de Michel TournierRĂ©fĂ©rences de Michel Tournier - Biographie de Michel TournierPlus sur cette citation >> Citation de Michel Tournier n° 11582 - Ajouter Ă mon carnet de citations Notez cette citation - Note moyenne sur 466 votes< Page 1/1Votre commentaire sur ces citations - Sacrifice - Sacrilege - Sage - Sagesse - Sagesse_populaire - Saint_Valentin - Salete - Sante - SantĂ© - Sante - Satisfaction - Satyre - Savant - Savoir - Savoir_vivre - Scandale - Scepticisme - Science - Scrupule - Sculpture - Secret - Secte - Seigneur - Sein - Semblable - Sens - Sensibilite - Sentiment - Separation - SĂ©paration - Serenite - SĂ©rĂ©nitĂ© - SĂ©rieux - Service - Servitude - Seul - Seule - Sexe - Sexologie - Sexualite - Silence - Simplicite - SincĂšre - Sincerite - SincĂ©ritĂ© - Singe - Snob - Sobre - Sociabilite - Societe - Sociologie - Sodomie - Soi_mĂȘme - Soleil - Solitude - Solution - Sommeil - Sondage - Songe - Sot - Sottise - Soucis - Souffrance - Souffrir - Soulage - Soupçon - Sourire - Souvenir - Specialiste - Spectacle - Sport - Stabilite - Star - Statistiques - Stimulation - Stress - Style - Subjonctif - Succes - Suggestion - Suicide - Superflu - Superiorite - Supermarche - Superstition - Supplice - Survie - Suspicion - Systeme ThĂšmes populaires + Autres belles citations et proverbes sur seconde faute Toutes les citations sur seconde faute Citation sur seconde Citations courtes seconde PoĂšmes seconde faute Proverbes seconde faute Etendez votre recherche avec le dictionnaire des dĂ©finitionsThĂšmes populairesCitations d'amour Citations sur l'amour Citations sur l'amitiĂ© Citations sur la vie Citations sur le bonheur Citations sur les femmes Citations sur le couple Citations sur la sagesse Citations sur la tristesse Citations sur la mort Citations sur la nature Citations sur l'absence Citations sur le manque Citations sur l'enfance TĂ©lĂ©chargezgratuitement le livre Ce nâest pas la faute de Dieu, publiĂ© le 01/04/2006 par l'Ă©diteur L'Harmattan en format .epub ou .pdf. Le fichier a des 139 pages et sa taille est de 304kb (fichier .epub). TĂ©lĂ©charger .epub. TĂ©lĂ©charger .pdf. Acheter chez Amazon. TĂ©lĂ©charger Ce nâest pas la faute de Dieu Comment peut-on faire la part entre faute et pĂ©chĂ© ?Ce n'est pas entre ces termes qu'il y a une diffĂ©rence. Mais plutĂŽt entre culpabilitĂ© et pĂ©chĂ©. Quand on parle du pĂ©chĂ©, on parle du mal et Ă la fois de quelque chose quiengage la foi et la relation Ă Dieu. Mais on en n'est pas forcĂ©ment conscient. Je ne suis pas certaine moi-mĂȘme de l'avoir dĂ©terminĂ©. N'oublions pas que dans la foi, il y a toujours une part de responsabilitĂ© dans le bien comme dans le le mensonge, par exemple. Pas celui d'un enfant, bien sĂ»r. Mais parlons plutĂŽt de l'attitude mensongĂšre qui peut ĂȘtre mortifĂšre. Comme la mĂ©chancetĂ©. Quelques paroles suffisent Ă faire du mal, sans que cela soit au premier abord apparent. Dans l'Evangile, JĂ©sus est sĂ©vĂšre avec les pharisiens Mt, 9, 10-13, mais pas avec la femme discerner concrĂštement le moment de se rĂ©concilier ?D'abord, il faut sortir de la contrainte extĂ©rieure. La personne doit avoir besoin de ne pas rester seule avec sa faute. Elle doit ressentir cela comme une nĂ©cessitĂ© intĂ©rieure. Quand le fils prodigue dit "j'irai et je dirai" Luc, 15, 11-32, il demande un geste ou une parole qui le tire de lĂ . Cela renvoie Ă la relation fraternelle. Ces gestes sont liĂ©s au on peut vivre la rĂ©conciliation de diffĂ©rentes façons, au travail, dans le couple, sans pour autant la sĂ©parer de la dĂ©marche sacramentelle. L'unitĂ© de l'expĂ©rience humaine et spirituelle peut se cĂ©lĂ©brer dans le sacrement, mais pas se situe la limite entre le pardon thĂ©rapeutique et le pardon sacramentel ?Au cours d'une thĂ©rapie, on n'avoue pas, on nomme. La thĂ©rapie prĂ©pare l'acte d'assumer la vie qu'on a eu, si l'on s'engage, bien sĂ»r. Mais si on a Ă pardonner ou Ă demander le pardon, c'est une autre dĂ©marche. La responsabilitĂ©, le geste ne font pas partie de la thĂ©rapie. MĂȘme si le courage de faire la vĂ©ritĂ© en soi est dĂ©jĂ un acte spirituel, Ă condition de le dĂźtes "nous sommes sauvĂ©s et pardonnĂ©s avant mĂȘme de nous savoir pĂ©cheurs" 1, pouvez-vous l'expliquer ?C'est ce que dit Paul "Vous ĂȘtes morts et sauvĂ©s par le Christ", Ă©pĂźtre de saint Paul aux Romains, 6, 1-14. Par la cĂ©lĂ©bration du pardon, on se met en disposition de reconnaĂźtre la RĂ©surrection. Elle transforme tout. Le pardon empĂȘche le pĂ©chĂ© d'avoir le dernier mot. Dans ce sens, le pardon est un des noms de la RĂ©surrection. "Vous ĂȘtes et vous serez ressuscitĂ©s avec le Christ", nous dit Paul. C'est une invitation Ă cheminer vers la rite de la rĂ©conciliation se perd. Selon vous, comment Ă©volue le sens de ce sacrement ?Aujourd'hui, le sacrement de rĂ©conciliation s'est vidĂ© de sa gestuelle et de son sens. Nous devons retrouver, rĂ©animer les rites du CarĂȘme sans pour autant en faire des mĂ©canismes. Pour cela, il suffit de peu. C'est comme un repas en famille, qui est un acte quotidien fort. Seulement, nous gardons une certaine timiditĂ© Ă en reconnaĂźtre toute sa plĂ©nitude. Pour moi, la dĂ©marche de rĂ©conciliation est du mĂȘme avenir lui voyez-vous ?Le sacrement de rĂ©conciliation est "la pierre de touche du christianisme" 2. Il n'aura d'avenir que si son sens est vĂ©cu comme une dĂ©marche dans laquelle chacun retrouve son intĂ©gritĂ© intĂ©rieure, son centre de gravitĂ© dans la foi. Attention, il ne s'agit pas de saintetĂ© ! Si chacun prend un chemin de vĂ©ritĂ© vis-Ă -vis de lui-mĂȘme et vis-Ă -vis de Dieu, peut-ĂȘtre apprendrons-nous Ă rĂ©habiter la forme. 1 Page 18, La RĂ©conciliation, Ă©ditions DesclĂ©e de Brouwer 1997. 2 Sous-titre de son ouvrage, La du Charlat, religieuse auxiliatrice, 1997source
Maisdâabord cuis-moi une petite galette et apporte-la moi ; ensuite tu en feras pour toi et ton fils » ! Mais sa parole est la Parole de Dieu, la veuve la croit : « Et la jarre de farine ne sâĂ©puisa pas, et le vase dâhuile ne se vida pas, ainsi que le Seigneur lâavait annoncĂ© ». Texte de confiance en Dieu, de foi en lui.
dieu aurait-il une dent contre les femmes? Bonne question, au lendemain de la JournĂ©e internationale des femmes. L'Eglise catholique Ă©cossaise a avouĂ© en octobre avoir payĂ© les parents d'une gamine de 12 ans pour que celle-ci n'avorte pas. Au KoweĂŻt, le Parlement - en majoritĂ© islamiste - vient de rejeter un dĂ©cret-loi de l'Ă©mir accordant aux femmes le droit de vote et d'Ă©ligibilitĂ©. Depuis novembre, les juives ultra-orthodoxes de JĂ©rusalem ne doivent plus utiliser leur tĂ©lĂ©phone portable en public, car, selon quatre rabbins, cela porte gravement atteinte aux rĂšgles de la pudeur». En mai 1999, le Vatican a condamnĂ© la distribution par l'ONU de pilules abortives aux femmes kosovares violĂ©es par la soldatesque serbe. En novembre dernier, une veuve indienne acclamĂ©e par la foule s'est jetĂ©e dans les flammes du bĂ»cher funĂ©raire de son mari selon la tradition hindoue du sati. En septembre, ChĂ©rine, une Jordanienne de 20 ans, a Ă©tĂ© abattue de trois balles et massacrĂ©e Ă coups de couteau par son cousin. Comme une vingtaine de femmes chaque annĂ©e, ChĂ©rine a Ă©tĂ© victime d'un crime d'honneur», absous par les religieux islamistes et un article du Code pĂ©nal jordanien, qui assure l'impunitĂ© Ă tout homme chĂątiant l'une de ses proches soupçonnĂ©e d'adultĂšre. La litanie est encore longue des offenses faites aux femmes au nom de Dieu. Si, reflĂ©tant et lĂ©gitimant la phallocratie ambiante, les religions furent forgĂ©es en des temps oĂč la femme ne comptait guĂšre, on comprend moins pourquoi, Ă l'Ăšre d'Internet et du robot mixeur, leurs interprĂ©tations et les lois qui en dĂ©coulent ont si peu Ă©voluĂ©. Les croyantes ont de plus en plus de mal Ă admettre que Dieu leur ait jouĂ© le vilain tour de les vouloir niĂ©es, persĂ©cutĂ©es, cantonnĂ©es Ă des rĂŽles subalternes. Nombreuses, elles rĂ©clament dans toutes les confessions une lecture nouvelle, dĂ©barrassĂ©e des scories de l'Histoire, des livres saints qui les ont mises au pas pendant des siĂšcles. S'il reste aux femmes un territoire Ă conquĂ©rir pour se libĂ©rer des derniers carcans, c'est bien celui de la religion. Vaste programme. Pourtant, Ă bien y regarder, les choses n'avaient pas si mal commencĂ©. A l'aube des civilisations, les premiĂšres idoles du palĂ©olithique et du nĂ©olithique sont incontestablement des dames, pourvues des attributs rebondis d'une fĂ©minitĂ© triomphante. Rien n'indique pour autant que les hommes de l'Ă©poque aient particuliĂšrement bien traitĂ© leurs compagnes, mais du moins rĂ©vĂšrent-ils des divinitĂ©s fĂ©minines. Capable d'enfanter, la femme incarne alors le mystĂšre de la fĂ©conditĂ©, comme le sang qui s'Ă©coule d'elle Ă©voque la mort, mĂȘlant intimement en son ventre le secret des origines et celui du trĂ©pas. Etroitement liĂ©e au cycle de la nature et des saisons, on la loue pour invoquer sa protection ou implorer sa prodigalitĂ©. Offre limitĂ©e. 2 mois pour 1⏠sans engagement Cela ne va pas durer. L'apparition des sociĂ©tĂ©s guerriĂšres et, sans doute, une meilleure comprĂ©hension des mĂ©canismes de la procrĂ©ation dĂ©sacralisent la femme et mettent un terme Ă l'Ăąge d'or des dĂ©esses fertiles. Les civilisations antiques donnent naissance aux polythĂ©ismes dominĂ©s par des figures masculines. Le symbole phallique prend le pas sur les douces rotonditĂ©s maternelles. C'est la revanche des dieux mĂąles, explique l'historien des religions Odon Vallet, auteur de Femmes et religions dĂ©esses ou servantes de Dieu? Gallimard. Pour gouverner Ă cette Ă©poque, il faut se battre. Les dieux sont des chefs de guerre. Les hommes imposent leur domination sur les femmes, qui restent Ă la maison et perdent leur prestige. Les dĂ©esses de l'Ă©poque ne sont plus que des gardiennes du foyer.» Jusqu'Ă ce qu'elles se fassent dĂ©finitivement dĂ©boulonner par les dieux uniques. La Bible est le premier livre sacrĂ© Ă n'avoir pas de dieu nommĂ© au fĂ©minin», souligne Odon Vallet. Des sociĂ©tĂ©s patriarcales du bassin mĂ©diterranĂ©en naissent les trois religions monothĂ©istes - judaĂŻsme, christianisme et islam - attribuant le beau rĂŽle aux mĂąles. Dans l'Ancien Testament, deux livres sur 46 sont consacrĂ©s Ă des femmes, et plus de 80% des personnages sont des hommes», dĂ©nombre Odon Vallet. Place donc Ă un seul Dieu, masculin, qui ne va s'adresser qu'Ă des hommes et n'ĂȘtre enseignĂ© que par des hommes. On sent poindre le malentendu dĂšs la GenĂšse, qui conte curieusement deux rĂ©cits de la crĂ©ation d'Adam et Eve. Le premier, qui induit une Ă©galitĂ© entre l'homme et la femme, dit que, le sixiĂšme jour, Dieu fit l'homme Ă son image, prĂ©cisant Il les crĂ©a mĂąle et femelle.» Le second texte donne une tout autre version Dieu ayant créé Adam craint que celui-ci ne s'ennuie et lui octroie une aide». Il lui prĂ©lĂšve une cĂŽte pour façonner Eve. Adam est ainsi créé Ă l'image de Dieu alors qu'Eve l'est Ă l'image de l'homme. Sur ces bases solides va s'Ă©difier l'histoire de la misogynie sacrĂ©e. Saint Augustin dĂ©crĂšte Homme, tu es le maĂźtre, la femme est ton esclave, c'est Dieu qui l'a voulu.» Plus tard, saint Thomas enfonce le clou La femme a Ă©tĂ© créée plus imparfaite que l'homme, mĂȘme quant Ă son Ăąme.» Juifs et musulmans ne disent pas le contraire. Pauline Bebe, premiĂšre et unique femme rabbin de France, ordonnĂ©e par la communautĂ© libĂ©rale, raconte Le Talmud comporte un texte qui dit que Dieu a créé la femme Ă partir d'une cĂŽte de l'homme, car, s'il avait choisi les yeux, elle aurait Ă©tĂ© curieuse, les mains, elle aurait Ă©tĂ© chapardeuse, la bouche, elle aurait Ă©tĂ© bavarde, etc. Mais le texte conclut que, malgrĂ© ces prĂ©cautions, la femme est quand mĂȘme curieuse, chapardeuse, bavarde...» Pendant des siĂšcles, les femmes seront vouĂ©es aux destins secondaires d'Ă©pouses, de mĂšres, voire de signes extĂ©rieurs de richesse le roi Salomon dispose ainsi de 700 femmes et de 2 300 concubines. Les civilisations grecque et romaine ne tiennent pas la femme en plus haute estime. Aristote la voit comme un mĂąle stĂ©rile», PĂ©riclĂšs dĂ©crĂšte que la plus grande vertu d'une femme, c'est de savoir se taire», tandis que la mythologie hellĂ©nique est fondĂ©e sur la lĂ©gende de Pandore, premiĂšre femme de l'humanitĂ©, qui ouvrit sa funeste boĂźte Ă flĂ©aux et rĂ©pandit le malheur sur le monde. Les contemporaines de JĂ©sus ne sont guĂšre mieux loties. Si l'homme ne peut se rĂ©aliser pleinement que dans le mariage - MĂȘme si un homme Ă©tudie toute la Torah et accomplit tous les commandements, s'il ne se marie pas, son Ăąme n'atteint jamais la perfection», affirme la kabbale - il dispose seul du droit de divorcer, ou plutĂŽt de rĂ©pudier sa femme avec, soyons juste, des obligations matĂ©rielles Ă son Ă©gard. Si elle refuse, elle se condamne Ă la solitude et ne peut contracter d'autre union, sous peine de se retrouver en situation d'adultĂšre et de voir ses futurs enfants exclus de la sociĂ©tĂ© des croyants. En rejetant la rĂ©pudiation pour proclamer l'indissolubilitĂ© des liens conjugaux, JĂ©sus fait soudain ?uvre de salubritĂ© publique envers les femmes. Les juives n'ont alors pas accĂšs au Temple les jours de leurs rĂšgles ni aprĂšs un accouchement, tous les Ă©coulements» corporels Ă©tant jugĂ©s impurs. Le LĂ©vitique prĂ©cise qu'une femme venant de mettre au monde un fils ne doit pas approcher du sanctuaire pendant quarante jours. Si c'est une fille, c'est pire sa pĂ©nitence dure soixante jours. Les jeunes filles sont mariĂ©es avant la pubertĂ©, pour s'assurer que l'Ă©poux sera bien le pĂšre des enfants - ainsi Marie, promise Ă Joseph alors qu'elle n'a pas 15 ans. Quant Ă la femme adultĂšre, on la lapide. Dans ce contexte, JĂ©sus apparaĂźt comme un prophĂšte du fĂ©minisme. Alors que ses contemporains de Palestine tiennent les femmes pour impures, il ne craint pas de se souiller en les frĂ©quentant», constate l'historien Guy Bechtel, auteur du remarquable ouvrage Les Quatre Femmes de Dieu la putain, la sorciĂšre, la sainte et BĂ©cassine, qui vient de paraĂźtre chez Plon. Le Christ n'hĂ©site pas Ă leur parler, il les guĂ©rit, accepte qu'elles le suivent sur les routes de GalilĂ©e. Il va jusqu'Ă dire - suprĂȘme extravagance - que les prostituĂ©es entreront au royaume des cieux avant les pharisiens. Il n'en convie aucune parmi ses disciples, pas plus qu'il ne les invite Ă la CĂšne, mais c'est Ă Marie-Madeleine qu'il apparaĂźt le jour de la RĂ©surrection. La maternitĂ© inspire le dĂ©goĂ»t i JĂ©sus fait preuve d'une Ă©tonnante mansuĂ©tude envers le beau sexe, les PĂšres de l'Eglise vont se charger de remettre les choses Ă leur place. Leurs interprĂ©tations des Evangiles justifieront vingt siĂšcles de phallocratie. Les commentaires sur Adam et Eve vont se multiplier, analyse Guy Bechtel. La confiture sacerdotale s'accumulera sur le palimpseste d'origine, au point qu'on ne pourra plus lire le premier message de JĂ©sus.» Alors qu'elle Ă©tait avant tout mĂšre chez les juifs, la femme n'aura mĂȘme pas droit Ă cette consolation dans le christianisme. Puisque les premiers chrĂ©tiens s'attendent Ă une fin du monde imminente, Ă quoi bon faire des enfants? La maternitĂ© inspire mĂȘme le dĂ©goĂ»t saint JĂ©rĂŽme trouve aux femmes enceintes un aspect hideux» et saint Ambroise clame Heureuses les stĂ©riles!» Si la femme n'engendre point, Ă quoi diable peut-elle bien servir? A rien. Tout au plus fera-t-on de quelques pieuses martyres des saintes acceptables, pourvu qu'elles aient subi stoĂŻquement la torture Agathe, les seins tranchĂ©s, pĂ©rit nue sur la braise, CĂ©cile est dĂ©capitĂ©e, Blandine jetĂ©e aux lions, Apolline, Ă©dentĂ©e Ă force de coups, se jette dans les flammes. Marie, qui joue finalement un rĂŽle secondaire dans la vie du Christ - deux Ă©vangiles sur quatre mentionnent sa virginitĂ© - va devenir au fil des siĂšcles l'unique femelle Ă peu prĂšs frĂ©quentable. JĂ©rĂŽme, Ambroise et Augustin affirment que Marie fut vierge non seulement avant la naissance du Christ, mais Ă©galement pendant et aprĂšs. Vers 880, Hincmar de Reims, muni d'on ne sait quelles informations, fournit les dĂ©tails anatomiques Marie avait mis son enfant au monde ?vulve et utĂ©rus fermĂ©s?», s'amuse Guy Bechtel. Cependant, c'est Ă partir du XIIe siĂšcle qu'on entreprend d'en faire une supersainte, que Rome s'acharnera Ă rendre la plus Ă©thĂ©rĂ©e, la plus dĂ©sincarnĂ©e, la plus Ă©loignĂ©e du commun des mortelles qui soit, un modĂšle hors de portĂ©e, mĂȘme de la plus pieuse des dames patronnesses. En 1854, Pie IX parfait le tableau il proclame le dogme de l'ImmaculĂ©e Conception, qui fait de Marie l'unique femme nĂ©e sans la marque infamante du pĂ©chĂ© originel. DĂšs le dĂ©but, les thĂ©ologiens conspuent l'amour physique et avec lui l'objet et la source de toutes les concupiscences si l'homme dĂ©sire la femme, c'est de sa faute Ă elle, tentatrice et dĂ©moniaque. Et les prĂ©jugĂ©s ont la vie dure lors de l'Exposition universelle de 1958, le Vatican choisit une photo de Brigitte Bardot dansant le mambo dans Et Dieu crĂ©a la femme afin d'illustrer la salle de son pavillon consacrĂ©e au Mal. Pour limiter le plus possible le contact avec la chair honnie de la femelle, on inventa mĂȘme au XVIIe siĂšcle l'inĂ©narrable chemise conjugale Ă faire un chrĂ©tien», munie d'un trou Ă l'endroit idoine. A la fois putain, infernale et idiote endant des siĂšcles, les plus brillants cerveaux du christianisme vont rivaliser de zĂšle fielleux pour Ă©reinter la femme. Et c'est la surenchĂšre. Odon de Cluny Ă©crit au Xe siĂšcle Nous qui rĂ©pugnons Ă toucher du vomi et du fumier, comment pouvons nous dĂ©sirer serrer dans nos bras ce sac de fientes?» Guy Bechtel insiste Seule, l'Eglise catholique l'a pensĂ©e Ă la fois infĂ©rieure, putain, infernale et, en plus, idiote, ce qui est d'ailleurs contradictoire comment pourrait-on en mĂȘme temps avoir les ruses du diable et la bĂȘtise de la bĂ©casse?» Ces Ă©lucubrations demeurent cependant l'apanage des beaux esprits retranchĂ©s des rĂ©alitĂ©s de ce monde Le simple curĂ© de paroisse Ă©tait loin de tout ça», tempĂšre l'historien. C'est la diffĂ©rence avec l'islam ou le judaĂŻsme ultraorthodoxe, peut-ĂȘtre moins violents dans les textes, mais bien plus coercitifs dans leurs applications. Reste que cette domination va asseoir pour des siĂšcles la suprĂ©matie masculine chez les catholiques. On tiendra les femmes soigneusement Ă©loignĂ©es de toute instruction. On leur enjoindra successivement d'ĂȘtre vierges, puis mĂšres, ou tout Ă la fois, ce qui est malcommode. On les brĂ»lera Ă l'occasion quand on les croira sorciĂšres et que la rudesse des temps y trouvera son exutoire. MalgrĂ© cela, ce sont les religieuses qui constituent le gros des troupes dans les monastĂšres et les couvents - elles sont encore 800 000 dans les ordres, contre 400 000 hommes. Pourtant, Rome n'a jamais dĂ©bordĂ© d'affection envers ses pieuses filles pendant des siĂšcles, avec leur consentement et surtout celui de leurs familles, on les enferme dans de froides clĂŽtures le chauffage est un confort Ă proscrire, on leur dĂ©fend de se laver par crainte qu'elles ne se souillent en se touchant, on les maintient dans une ignorance crasse en leur interdisant la lecture des Evangiles et des thĂ©ologiens, on les empĂȘche de se parler, de dormir, de sortir, bref, on les dĂ©sespĂšre consciencieusement. Parfois mĂȘme, si elles ont le tort de prĂ©tendre entretenir une relation particuliĂšre avec le Christ, on flaire l'hĂ©rĂ©sie, comme ThĂ©rĂšse d'Avila, Catherine de Sienne ou Hildegarde de Bingen en feront l'amĂšre expĂ©rience. De son cĂŽtĂ©, le judaĂŻsme continuera de visser les femmes Ă leurs fourneaux. Si la transmission de la judĂ©itĂ© est matrilinĂ©aire, la halaka, la loi juive, interdit aux femmes de prendre la parole dans la synagogue, oĂč elles disposent d'espaces rĂ©servĂ©s. Soumise Ă une double injonction dĂ©concertante, la femme juive est censĂ©e connaĂźtre les 613 commandements de la mitsva, mais n'a pas le droit de les Ă©tudier. Le Talmud le stipule Mieux vaut brĂ»ler la Torah que de la confier Ă une femme.» Tous les matins, dans une priĂšre rituelle, l'homme remercie Dieu de ne pas l'avoir fait femme. Aujourd'hui, seule la communautĂ© juive libĂ©rale - bien implantĂ©e aux Etats-Unis, mais minoritaire en France - reconnaĂźt les ordinations de femmes, telle la Française Pauline Bebe. Les femmes portent toutes sortes de souillures et doivent se purifier rĂ©guliĂšrement par l'ablution rituelle. Il y a incompatibilitĂ© entre la sexualitĂ© fĂ©minine et le sacré», Ă©crivent AgnĂšs Fine et Claudine Leduc dans Femmes et religions Presses universitaires du Mirail. NĂ©anmoins, contrairement Ă l'optique chrĂ©tienne, la sexualitĂ© n'est pas taboue. Elle n'a pas seulement pour but la procrĂ©ation, prĂ©cise Pauline Bebe, mais Ă©galement le plaisir, reconnu Ă l'homme comme Ă la femme. Mais sa prĂ©sence perturbe l'homme, qui risque d'avoir des idĂ©es dĂ©placĂ©es. Pour Ă©viter de le dĂ©tourner de la priĂšre, elle doit cacher les parties de son corps jugĂ©es sĂ©duisantes ses cheveux, ses bras, ses jambes...» Epouses, mĂšres, elles n'ont d'autre fonction sociale que celle de croĂźtre et multiplier. Dans des textes du Moyen Age, raconte Pauline Bebe, on lit que les femmes doivent tenir le foyer pour permettre aux hommes d'aller acquĂ©rir l'intelligence Ă l'extĂ©rieur.» RĂšgle toujours de mise chez les ultraorthodoxes, oĂč la femme se doit encore de mettre au monde une nombreuse progĂ©niture dont elle devra s'occuper seule, comme elle devra assurer la subsistance du foyer puisque monsieur Ă©tudie. Un vieux proverbe yiddish dit que Dieu ne pouvait ĂȘtre partout Ă la fois, c'est pourquoi il a créé la mĂšre juive». Les sociĂ©tĂ©s les plus oppressives Partout, la femme a Ă©tĂ© claquemurĂ©e chez elle. Dans l'islam encore plus qu'ailleurs. La rencontre entre l'islam et l'arabitĂ© a produit quelques-unes des sociĂ©tĂ©s les plus oppressives de la planĂšte en matiĂšre de condition fĂ©minine, Ă©crivent Sophie Bessis et Souhayr Belhassen dans Femmes du Maghreb l'enjeu LattĂšs. Car l'islam a consacrĂ© dans la loi et les faits le rĂšgne dĂ©jĂ bien Ă©tabli dans la rĂ©gion de la famille patriarcale, dont le mĂąle, plus que jamais l'Ă©lu de Dieu, est sans contestation possible le chef.» Le Coran semble pourtant poser une Ă©galitĂ© de principe L'ĂȘtre humain, qu'il soit homme ou femme, est honorĂ© de par sa crĂ©ation originelle. Cette grĂące de Dieu et cet honneur sont dĂ©cernĂ©s [...] sans distinction de sexe», Ă©crit la sociologue Fatima Naseef dans Droits et devoirs de la femme en islam Ă la lumiĂšre du Coran et de la Sunna Tawhid. La 2e sourate du Coran, un brin grivoise, insiste sur la complĂ©mentaritĂ© des sexes Elles sont un vĂȘtement pour vous, comme vous ĂȘtes un vĂȘtement pour elles.» Malheureusement, la plupart des versets sont moins aimables Les ambiguĂŻtĂ©s du Coran, qui ont permis depuis des siĂšcles la pluralitĂ© de ses lectures, ne rĂ©sident pas dans la question de savoir si les femmes sont infĂ©rieures aux hommes, mais dans celle de dĂ©finir les droits qui leur sont accordĂ©s Ă l'intĂ©rieur des limites posĂ©es par cette infĂ©riorité», analysent Sophie Bessis et Souhayr Belhassen. Ainsi ce passage de la 4e sourate Les hommes ont autoritĂ© sur les femmes, du fait qu'Allah a prĂ©fĂ©rĂ© certains d'entre vous Ă certains autres, et du fait que les hommes font dĂ©pense de leurs biens en faveur des femmes. Celles dont vous craignez l'indocilitĂ©, admonestez-les. RelĂ©guez-les dans les lieux oĂč elles couchent. Frappez-les.» Pour couronner le tout, alors que les fidĂšles mĂ©ritants seront accueillis au paradis par des cohortes de vierges enchanteresses, les pieuses musulmanes y retrouveront, en guise d'Ă©phĂšbes... leurs maris. Pourtant, l'avĂšnement de l'islam a paradoxalement pu constituer un progrĂšs dans certaines rĂ©gions. Ainsi le ProphĂšte condamne-t-il une pratique courante de l'Arabie prĂ©islamique qui consistait Ă se dĂ©barrasser des petites filles dĂšs leur naissance en les enterrant vivantes. Il limite le nombre des Ă©pouses Ă quatre - et encore faut-il se montrer Ă©quitable Si vous craignez de ne pas ĂȘtre justes, alors une seule» 4e sourate. Enfin, il permet Ă la femme d'hĂ©riter, sa part Ă©quivalant Ă la moitiĂ© de celle d'un homme. Et quand le Coran dit Qu'elles rabattent leurs voiles sur leurs gorges», et prescrit une tenue dĂ©cente», il ne fait qu'entĂ©riner les traditions vestimentaires d'une rĂ©gion oĂč l'on se promenait peu en minijupe. Bien avant l'islam, les femmes Ă©taient voilĂ©es et recluses, y compris chez les juifs et les chrĂ©tiens», souligne la sociologue Juliette Minces, auteur du Coran et les femmes Hachette. Mais si les juives et les chrĂ©tiennes se sont dĂ©barrassĂ©es de leurs voiles depuis belle lurette, ce n'est pas le cas des musulmanes, qui restent infĂ©odĂ©es Ă ce symbole de leur soumission. Les EuropĂ©ennes ont commencĂ© Ă s'Ă©manciper timidement depuis la RĂ©forme, qui pose, au XVIe siĂšcle, les premiers jalons en encourageant les femmes Ă Ă©tudier les textes religieux, puis en les associant au ministĂšre de leurs Ă©poux. Les chrĂ©tiennes, qui, malgrĂ© tout, ne subissent ni la polygamie ni l'enfermement, et auxquelles la sphĂšre publique n'a jamais Ă©tĂ© interdite, vont dĂ©finitivement prendre au XIXe siĂšcle le chemin de l'Ă©galitĂ©. En Occident, l'Ă©mancipation est venue plus de la dĂ©saffection de la pratique religieuse que du sein des religions elles-mĂȘmes, forcĂ©es de suivre le mouvement. Un parcours inconcevable en terre d'islam, oĂč le culte est d'autant plus prĂ©pondĂ©rant que la plupart des Etats tirent leurs lĂ©gislations de la charia, la loi islamique. InspirĂ©s de la loi coranique, les codes du statut personnel rĂ©gissent la situation juridique de la femme. La polygamie et la rĂ©pudiation demeurent de rigueur Ă dans la plupart des Etats islamiques, au moins dans la loi sinon dans les faits. Suivant la filiation agnatique qui veut que les enfants appartiennent au pĂšre et Ă sa lignĂ©e, la mĂšre n'en a pas la garde. Quant Ă la femme adultĂšre, son sort se rĂšgle encore souvent Ă coups de pierres un tribunal des Emirats arabes unis vient de condamner Ă la lapidation une IndonĂ©sienne, enceinte hors des liens du mariage. NĂ©anmoins, les pratiques diffĂšrent selon les pays. En Afghanistan, les femmes n'ont absolument aucun droit depuis la prise de Kaboul par les talibans en 1996 recluses, elles ne peuvent sortir qu'entiĂšrement dissimulĂ©es sous des forteresses de toile ne laissant voir que leur regard grillagĂ©. Elles n'ont pas le droit d'Ă©tudier, de travailler, ni mĂȘme de se faire soigner, puisque tous les mĂ©decins sont des hommes. A cĂŽtĂ© de cet enfer, la vie des Saoudiennes ressemble Ă un chemin de roses. Pourtant, elles doivent porter le niqab, qui couvre entiĂšrement le visage sauf les yeux, et vivent dans un monde strictement cloisonnĂ©, oĂč il leur est dĂ©fendu de conduire une voiture ou de cĂŽtoyer les hommes. Elles disposent d'Ă©coles sĂ©parĂ©es, de bureaux sĂ©parĂ©s, de banques sĂ©parĂ©es... Seul l'hĂŽpital demeure mixte. Dans ce contexte, parler d'Ă©mancipation fĂ©minine relĂšve de l'humour noir. L'argument de la dĂ©fense des droits de l'homme est irrecevable dans ces pays, oĂč il reprĂ©sente l'expression du vieux fantasme colonialiste. Le respect du statut traditionnel de la femme reste considĂ©rĂ© comme un rempart contre l'acculturation. Pour le sociologue et spĂ©cialiste de l'Iran Farhad Khosrokhavar, maĂźtre de confĂ©rences Ă l'Ecole des hautes Ă©tudes en sciences sociales, la meilleure voie possible passe par la rĂ©interprĂ©tation des textes religieux Les pays musulmans n'Ă©volueront que si les femmes bougent au nom du Coran, si elles changent la religion plutĂŽt que d'invoquer la modernitĂ© occidentale, source de suspicion et de rejet.» Et ça commence Ă marcher. En Iran, plus souple que dans les annĂ©es khomeinistes, le raz de marĂ©e rĂ©formateur des Ă©lections lĂ©gislatives laisse espĂ©rer des changements. Le rĂ©gime autorise les filles Ă Ă©tudier sur les mĂȘmes bancs que les garçons elles sont scolarisĂ©es Ă 80% et reprĂ©sentent 58% des Ă©tudiants Ă l'universitĂ©. Elles votent et sont Ă©ligibles. Depuis deux ans, on voit mĂȘme des jeunes femmes maquillĂ©es, quelques mĂšches au vent, se promener dans les rues de TĂ©hĂ©ran pieds nus dans leurs sandalettes. Elles raccourcissent leur manteau, qui laisse dĂ©sormais entrevoir un jean ou des chaussures osĂ©es, comme les fameuses bottines rouges de Faezeh Hashemi, la fille de l'ancien prĂ©sident. Surtout, elles peuvent dĂ©sormais demander de faire figurer le droit de divorcer dans leur acte de mariage, et le juge de la famille peut obliger le mari Ă verser Ă sa femme la moitiĂ© de ses biens. Selon Farhad Khosrokhavar, l'abandon du voile sera sans doute la derniĂšre conquĂȘte des musulmanes, lĂ oĂč son port est obligatoire Si elles demandent d'abord le foulard, la sociĂ©tĂ©, choquĂ©e, se rĂ©tractera. Le plus important, c'est de faire passer tout ce qui concerne leur statut, le divorce, etc. Pour obtenir ce qu'elles veulent, elles doivent garder le foulard, garant de leur fidĂ©litĂ© Ă l'islam.» Les Egyptiennes, quant Ă elles, viennent de conquĂ©rir le droit de divorcer, qui ne leur Ă©tait accordĂ© que dans des cas extrĂȘmes. Mais elles ont dĂ» renoncer Ă une autre de leurs revendications voyager Ă l'Ă©tranger sans l'autorisation de leur mari. MĂȘme une femme ministre peut se faire arrĂȘter Ă l'aĂ©roport sur un simple coup de fil de son Ă©poux. Au Maroc, un projet de rĂ©forme de la sĂ©vĂšre mudawana - le texte qui dĂ©finit le statut juridique de la femme - est actuellement Ă l'Ă©tude. Il prĂ©voit, notamment, d'Ă©lever l'Ăąge du mariage de 15 Ă 18 ans pour les filles, supprimerait la rĂ©pudiation et la polygamie, introduirait le droit au divorce et le partage des biens. Principe d'Ă©galitĂ© et doctrines n regard du chemin qui reste Ă accomplir pour les musulmanes, les points de doctrine qui chiffonnent les catholiques peuvent sembler dĂ©risoires. Des dogmes balayĂ©s par les protestants. Ils n'ont jamais Ă©tabli de couvents pour y parquer les femmes; Luther n'a pas fait de la virginitĂ© une marque d'excellence; et enfin, le mariage des pasteurs leur donne de la femme une connaissance bien rĂ©elle», explique Guy Bechtel. Moins on est au clair sur la place de la femme, plus on idĂ©alise la personne complĂštement dĂ©sincarnĂ©e de Marie, diagnostique Titia Koen, femme pasteur de l'Eglise rĂ©formĂ©e de France. Au contraire, Luther a refusĂ© le culte marial et dĂ©clarĂ© que les chrĂ©tiens, hommes et femmes, Ă©taient tous Ă©gaux devant Dieu. Les protestantes se sont beaucoup investies dans la revendication de leur Ă©mancipation, pour l'accĂšs Ă la contraception, dans le soutien au planning familial.» Le sacro-saint principe d'Ă©galitĂ© les a tout naturellement conduites Ă la pastorale - la moitiĂ© des pasteurs français formĂ©s actuellement sont des femmes. Depuis 1978, les Ă©glises anglicanes ordonnent officiellement des femmes. Les Britanniques, qui ont attendu 1992 pour suivre le mouvement, viennent de nommer une chanoinesse au rang de doyenne de la circonscription ecclĂ©siastique de Leicester, un poste Ă©levĂ© de la hiĂ©rarchie. Quant aux Eglises protestantes scandinaves, allemandes, et amĂ©ricaines, certaines ont mĂȘme nommĂ© des femmes Ă©vĂȘques. D'autres Eglises chrĂ©tiennes emboitent le pas des protestants fondĂ©e en 1870 en rĂ©action au concile Vatican I, l'Eglise Vieille-Catholique - qui compte 500 000 fidĂšles - vient d'ordonner le 19 fĂ©vrier sa premiĂšre femme prĂȘtre. Des femmes prĂȘtres? Le Vatican ne veut dĂ©finitivement pas en parler. JĂ©sus n'a pas choisi de femme comme apĂŽtre, un point c'est tout. Pour se dĂ©barrasser du sujet, Jean-Paul II a dĂ©crĂ©tĂ© une bonne fois pour toutes en 1998 que la non-ordination des femmes n'est pas une question de discipline, mais une vĂ©ritĂ© de foi». Ce qui empĂȘche ses successeurs de revenir dessus. Lavinia Byrne en sait quelque chose. Cette religieuse catholique anglaise a claquĂ© en janvier la porte de son ordre aprĂšs trente-cinq ans de vie monastique, car elle ne supportait plus les pressions du Vatican, dignes de l'Inquisition» Rome, qui ne lui pardonne pas la publication d'un livre en faveur de l'ordination des femmes, a tentĂ© d'interdire sa diffusion. Quelques femmes Ă la barre aideraient pourtant l'Eglise Ă Ă©voluer. Selon l'Insee, 75% des pratiquants sont des femmes, mais leur nombre ne cesse de baisser si 20% des Françaises se disaient pratiquantes rĂ©guliĂšres en 1983, elles n'Ă©taient plus que 15% en 1993, dont 34% de plus de 60 ans. 90% des catĂ©chistes sont des femmes sans elles, la foi catholique ne serait plus transmise en France. Pour combien de temps encore? DĂšs les annĂ©es 60, les femmes ont commencĂ© Ă prendre leurs distances avec une Eglise qui leur imposait de dĂ©baller leur vie intime Ă des confesseurs plus ou moins inquisiteurs. Guy Bechtel cite ainsi les rĂ©sultats d'une enquĂȘte menĂ©e en 1968 et en 1969, qui rĂ©vĂšle que 80% du temps de la confession Ă©tait alors consacrĂ© Ă l'examen de pĂ©chĂ©s sexuels Trop longtemps, Rome a cru avoir le droit de sonder les reins et les c?urs des femmes, de rĂ©glementer leur vie sexuelle, de distinguer les bonnes des mauvaises chrĂ©tiennes, et de corriger plus souvent que de pardonner», allant parfois jusqu'Ă interdire la communion aux fautives. Les femmes n'acceptent plus de voir leur sexualitĂ© rĂ©gentĂ©e par des cĂ©libataires retranchĂ©s des rĂ©alitĂ©s de ce monde. RĂ©sultat selon une Ă©tude de la Sofres, seulement 6% des catholiques se confessaient encore en 1991. Pas facile de se sentir Ă l'aise dans une Eglise qui montre du doigt les utilisatrices de la pilule, qui exclut les divorcĂ©s, qui interdit la fĂ©condation in vitro, qui excommunie les femmes ayant subi un avortement. Alors que la plupart de ces problĂšmes auraient pu ĂȘtre balayĂ©s dans la foulĂ©e du concile Vatican II - sauf l'avortement, sur lequel l'Eglise ne reviendra sans doute jamais parce qu'elle prĂȘte une Ăąme Ă l'embryon, fĂ»t-ce Ă la douziĂšme semaine de grossesse - c'est le contraire qui s'est produit. La publication par Paul VI de l'encyclique Humanae vitae, en 1968, a jetĂ© un froid glacial. Comprenant que les commissions vaticanes convoquĂ©es sur ce sujet s'apprĂȘtaient Ă statuer en faveur de la contraception, Paul VI a renvoyĂ© tout le monde et signĂ© un texte - largement inspirĂ© par un certain Karol Wojtyla - qui condamne toute action qui, soit en prĂ©vision de l'acte conjugal, soit dans son dĂ©roulement, se proposerait comme but ou comme moyen de rendre impossible la procrĂ©ation». Quand Rome se mit aussi en tĂȘte de jeter l'anathĂšme sur les techniques immorales et illicites» de fĂ©condation in vitro, les fidĂšles en perdirent leur latin Autrefois, l'Eglise avait interdit le sexe sans bĂ©bĂ©; maintenant, elle interdit le bĂ©bĂ© sans sexe», s'Ă©tonne Guy Bechtel. Rien dans l'Evangile ne justifie pourtant ces interdits. S'ensuit le schisme silencieux» Les chrĂ©tiens restent des chrĂ©tiens, mais ils se sentent de moins en moins liĂ©s Ă Rome», constate Guy Bechtel. Depuis trente ans, les femmes se dĂ©tournent du culte, et les Ă©glises se vident. Le renouvellement des gĂ©nĂ©rations ne se fait pas. En perdant les femmes, l'Eglise perd tout, analyse l'historien. En s'attaquant Ă la moitiĂ© de l'humanitĂ©, elle a commis une erreur grossiĂšre. Elle a perdu la guerre des femmes. Y aura-t-il une seconde manche?» Les plus lus OpinionsLa chronique de Marion Van RenterghemPar Marion Van RenterghemLa chronique de Sylvain FortPar Sylvain FortLa chronique du Pr Gilles PialouxPar le Pr Gilles PialouxLa chronique de Pierre AssoulinePierre Assouline
JĂ©hovahest toujours un Dieu dâamour. âDieu est amourâ, a Ă©crit lâapĂŽtre Jean ( I Jean 4:8 ). Il Ă©nonçait par lĂ une vĂ©ritĂ© Ă©ternelle: le CrĂ©ateur, JĂ©hovah, a Ă©tĂ©, est et sera toujours un Dieu dont lâamour est immuable. Et le rĂ©cit biblique tout entier confirme cette dĂ©claration. Lorsque Dieu a créé la terre, il en a 32Ăšme dimanche du Temps ordinaire 1R 17, 10-16 ; Ps 145 146 ; He 9, 24-28 ; Mc 12, 38-44. Ălie, le grand prophĂšte dans la mĂ©moire dâIsraĂ«l, est vraiment le reprĂ©sentant de Dieu. Lâattitude de la veuve de Sarepta vis-Ă -vis de lui est signe de son attitude vis-Ă -vis de Dieu. Le texte est criant de simplicitĂ©, sans fioritures Je rentre prĂ©parer pour moi et pour mon fils ce qui nous reste. Nous le mangerons, et puis nous mourrons. » La rĂ©ponse ? Nâaie pas peur, va, fais ce que tu as dit ». Et Ălie qui se fait servir en premier comme si de rien nâĂ©tait ! Fais ce que tu as dit. Mais dâabord cuis-moi une petite galette et apporte-la moi ; ensuite tu en feras pour toi et ton fils » ! Mais sa parole est la Parole de Dieu, la veuve la croit Et la jarre de farine ne sâĂ©puisa pas, et le vase dâhuile ne se vida pas, ainsi que le Seigneur lâavait annoncĂ© ». Texte de confiance en Dieu, de foi en lui. Dieu ne nous abandonne pas dans la dĂ©rĂ©liction la plus extrĂȘme pourvu que nous comptions sur sa Parole, mĂȘme quand tout semble perdu. Texte pour nous, maintenant, dans notre Ăglise en passe de disparaĂźtre⊠de plus par sa faute ! Nous pouvons alors chanter le psaume qui rappelle le Magnificat Il comble de bien les affamĂ©s, renvoie les riches les mains vides ». Câest de tous les pauvres, les exclus, ceux qui ne sont pas dans lâinstallation les Ă©trangers par exemple que Dieu prend soin. Les autres, il nous en prĂ©serve Il Ă©gare les pas du mĂ©chant ». Question de quel bord sommes nous ? De celui des riches, des installĂ©s qui nâont plus rien Ă demander, ou des affamĂ©s ? AffamĂ©s de quoi ? Sans oublier ceux qui ont faim, trĂšs concrĂštement, et qui ne sont pas loin de nous, mĂȘme quand nous savons ne pas les voir. On peut consulter le dernier rapport sur la pauvretĂ© du collectif Alerte PACA il est Ă©difiant. Au cours de lâhistoire dâIsraĂ«l, tout Ă©tait sans cesse Ă reprendre. Dieu donne Ă ceux qui ont la foi, mais le peuple doit avancer pour comprendre cette bontĂ© de Dieu, par ses sacrifices rĂ©pĂ©tĂ©s il essaye de se rapprocher de son Seigneur. Il attend le Messie qui va enfin le sauver, recrĂ©er ce monde en un lieu oĂč coulent le lait et le miel ». Les prophĂštes, tel Ălie, sont lĂ pour guider le peuple sur cette route du salut, les prĂȘtres pour tenter de maintenir, par les sacrifices, le lien tĂ©nu qui le lie Ă YahvĂ©. Le Christ, par son sacrifice rendre sacrĂ© », câest-Ă -dire remettre Ă Dieu » a remis lâhumanitĂ© entre les mains du PĂšre. La croix-rĂ©surrection marque un point de non-retour. Câest une fois pour toutes, Ă la fin des temps, quâil sâest manifestĂ© pour dĂ©truire le pĂ©chĂ© par son sacrifice ». Les multiples sacrifices sont devenus inutiles, on est rentrĂ© dans les temps nouveaux, le temps oĂč lâEsprit est donnĂ© aux hommes pour vivre de lâamour de Dieu. On est passĂ© de lâĂšre du pĂ©chĂ©, de la coupure dâavec Dieu, Ă lâĂšre de la grĂące et du salut Il apparaĂźtra une seconde fois, non plus Ă cause du pĂ©chĂ©, mais pour le salut de ceux qui lâattendent ». Le don que YahvĂ© faisait aux hommes en les comblant de ses bienfaits, comme envers la veuve de Sarepta, est maintenant un don Ă©ternel, câest-Ă -dire non liĂ© au temps, un don qui nous fait vivre totalement dans notre Ă©tat de fils de Dieu dans lequel le Christ nous a fait entrer. LâĂ©vangile, en Ă©voquant cette veuve pauvre, comme celle de Sarepta, rappelle le geste de la premiĂšre qui, dans lâindigence totale, a donnĂ© Ă Ălie tout ce qui lui restait. La question est dans ce monde nouveau inaugurĂ© par la croix qui est lâunique sacrifice, est-ce que nous avons assez de foi pour tout donner, au-delĂ de notre superflu ? Dit diffĂ©remment nous contentons-nous de la pratique de notre religion, pratique sĂ©rieuse, en faisant ce quâil faut », en continuant Ă sacrifier » Ă la petite semaine, ou voulons-nous sortir de notre confort, de notre installation, pour suivre JĂ©sus dans ce monde nouveau ? Sommes-nous disposĂ©s Ă ĂȘtre secouĂ©s par son appel sans savoir ce qui adviendra ? Notre rĂ©ponse nous engage, elle nâest pas Ă©vidente... Marc Durand . 741 675 110 168 166 462 593 326