SpĂ©cialisĂ©dans la science-fiction hyperrĂ©aliste, l’Argentin, connu surtout pour la sĂ©rie « La Caste des MĂ©ta-Barons », s’est Ă©teint, vendredi 3 avril, Ă  l’ñge de 76 ans.
Avant que le CorĂ©en Bong Joon-Ho ne l'adapte au cinĂ©ma sous le nom “Snowpiercer” , “Le Transperceneige”, BD de SF culte des annĂ©es 80, a connu plusieurs vies. Voici la folle histoire d'un huis clos politique et graphique. C'est l'histoire du plus gros blockbuster corĂ©en. 10 millions d'entrĂ©es, 34,5 millions d'euros pour un film de science fiction Ă  la plastique Ă©bouriffante. Mais c'est aussi l'histoire d'une obscure BD de SF dont le surgissement, au cƓur froid des annĂ©es 80, a marquĂ© Ă  jamais les lecteurs du genre. Noire dystopie sur l'interminable voyage d'un Ă©chantillon d'humanitĂ©, rescapĂ©e d'une nouvelle Ăšre glaciaire et prisonniĂšre d'un train qui jamais, jamais, ne s'arrĂȘte. Plus de trente ans sĂ©parent la parution des premiĂšres planches du Transperceneige, bande dessinĂ©e en noir et blanc Ă©crite par Jacques Lob et dessinĂ©e par Jean-Marc Rochette, de la sortie de Snowpiercer, le film. Saga d'un huis clos orwellien au trajet tortueux. Les annĂ©es 80 de la Cold war Ă  la glaciation universelle La couverture et un planche dĂ©tail de Transperceneige, Tome 1. DR Parcourant la blanche immensitĂ© ; D’un hiver Ă©ternel et glacĂ© ; D’un bout Ă  l’autre de la planĂšte ; Roule un train qui jamais ne s’arrĂȘte ; C’est le Transperceneige aux mille et un wagons ». A l'Ă©poque oĂč Jacques Lob invente l'univers du Transperceneige, la guerre froide a encore de beaux jours devant elle. L'angoisse du conflit nuclĂ©aire plane encore sur le monde tel un gros nuage en forme de champignon. De quoi fertiliser l'imaginaire au noir des lendemains d'apocalypses. En 1965, Philip K. Dick sort son Dr Bloodmoney sur un futur post-atomique. Quelques annĂ©es plus tard, Jacques Lob, scĂ©nariste talentueux, conçoit les prĂ©misses de ce que Nicolas Finet dĂ©crit dans Histoires du Transperceneige comme un astre noir au firmament des peurs de son temps ». A l'avant de son train fou, des voitures presque vides », les nantis. Dans les wagons de queue, un lumpen prolĂ©tariat crasseux subit surpopulation, promiscuitĂ© et sous-alimentation. Les bases de l'enfer sur roues sont posĂ©es... Mais seize planches plus tard, en septembre 1977, le dessinateur Alexis, chargĂ© d'incarner le rĂ©cit de Jacques Lob, meurt brutalement, Ă  31 ans. AprĂšs quelques essais infructueux avec d'autres dessinateurs, le scĂ©nariste se tourne vers un jeune homme de 25 ans Jean-Marc Rochette. Un coup de crayon tranchant comme une lame, une noirceur chevillĂ©e Ă  la mine, une esthĂ©tique minimale, quasi picturale. Ça tombe bien le scĂ©nario a Ă©voluĂ©, de la féérie incongrue relayĂ©e par le dessin d'Alexis Ă  l'angoisse absolue de celui de Rochette. Dans ce genre-lĂ , j'Ă©tais assez isolĂ©, remarque Jean-Marc Rochette. Mon style Ă©tait assez austĂšre, pas fun, rugueux, faisant penser davantage Ă  certaines toiles des primitifs flamands qu'Ă  de l'heroic fantasy. Curieusement ce dessin passe mieux aujourd'hui qu'Ă  l'Ă©poque. » Dans un noir et blanc inspirĂ© d'Alphaville de Godard, le tandem Lob-Rochette revisite la lutte des classes sur fond de mĂ©tal hurlant et de rails futuristes. L'essentiel de l'inspiration viendra de convois militaires, raconte Nicolas Finet. Les trains blindĂ©s qui, pour l’essentiel, ont servi et sĂ©vi Ă  compter de la Grande Guerre jusqu’au milieu du XXe siĂšcle, pendant et mĂȘme un peu aprĂšs la Seconde Guerre mondiale, vont guider les recherches graphiques de Rochette pour l’élaboration du Transperceneige. » Cherchant Ă  progresser vers les wagons dorĂ©s de ce TranssibĂ©rien cauchemardesque, le mutin Proloff a l'Ă©toffe d'un hĂ©ros politique. En octobre 1982, Le Transperceneige fait son apparition au sommaire d'A Suivre, l'une des plus prestigieuses revues de BD d'alors. Dix Ă©pisodes plus tard, toute une gĂ©nĂ©ration d'aficionados de la SF est accro. En fĂ©vrier 84, Le Transperceneige sort enfin en librairie. Dans Le Monde, Bruno Frappat le qualifie de plus belle bande dessinĂ©e du deuxiĂšme millĂ©naire ». 1999-2000 du Transperceneige au crĂšve-glace, suites et fin Dans l'esprit de ses auteurs, Le Transperceneige n'Ă©tait pas censĂ© continuer sa course au-delĂ  d'un album. La BD a eu ses fans, le temps a passĂ©. Jacques Lob est mort en 1990. Le mur de Berlin est tombĂ©, le monde bi-polaire n'est plus. Mais la lutte des classes a survĂ©cu. Quand il m'avait proposĂ© son histoire, j'avais tout de suite senti la puissance de cette fable pour adultes, se souvient Jean-Marc Rochette. Une histoire simple, que personne n'a jamais eue. Un train comme une mĂ©taphore sociale. La “Sainte Loco”, le moteur perpĂ©tuel, comme une parabole du pouvoir. A la fin des annĂ©es 90, j'Ă©tais matĂ©riellement dans la merde. Je ne faisais plus ni peinture ni bande dessinĂ©e. J'ai repensĂ© au Transperceneige... » Pour relancer la machine, le dessinateur fait appel au scĂ©nariste Benjamin Legrand, auteur avec Tardi du mĂ©morable Tueur de cafards. Je me souviens trĂšs bien de ma premiĂšre lecture du Transperceneige, c’était la claque !, raconte Benjamin Legrand dans Histoires du Transperceneige. J’étais trĂšs sensible Ă  la poĂ©sie de cette histoire .... Et en mĂȘme temps, c’était plein de trouvailles vraiment bien vues la bombe climatique, le mouvement perpĂ©tuel et bien sĂ»r la lutte des classes, ce convoi conjuguant TGV et wagons Ă  bestiaux
 » Avec Jean-Marc Rochette, il invente un nouvel engin dans le sillage du Transperceneige originel le crĂšve-glace. Un Transperceneige de haute technicitĂ© et grand luxe », comme l’indique le narrateur de L’Arpenteur, le tome 2 de la saga paru en 1999. L'engin tient plus du vaisseau spatial que du train Corail ou des cuirassĂ©s qui avaient tant inspirĂ© Lob ; Ă  son bord, un clergĂ© en rangers s'est alliĂ© avec le pouvoir politique. Parmi les trouvailles de Benjamin Legrand, la prison du train, qui aligne ses cellules comme des tiroirs de morgue, est reprise dans l'adaptation de Bong Joon-Ho. Le deuxiĂšme volet de la saga s'est plutĂŽt bien vendu. DĂ©cision est prise d'en sortir un troisiĂšme, La TraversĂ©e, et peut-ĂȘtre mĂȘme un quatriĂšme. Mais lorsqu'il paraĂźt, en 2000, le tome 3 n'a pas le succĂšs escomptĂ©. Et le train, privĂ© de soutien, s'enfonce dans une voie de garage... 2005 De la trilogie graphique au film de SF, la rĂ©surrection Toiles prĂ©paratoires de Rochettes et Chris Evans dans Snowpiercer. DR Le Transperceneige au sinueux destin a dĂ©jĂ  Ă©chappĂ© Ă  trois adaptations cinĂ©matographiques. Au milieu des annĂ©es 80, un projet emmenĂ© par Robert Hossein est tombĂ© Ă  l'eau, en raison d'une incompatibilitĂ© de visions entre Jacques Lob et le metteur en scĂšne. Quelques annĂ©es plus tard, une autre proposition tourne court. L’idĂ©e d’une adaptation ressurgit en 2000, explique Benjamin Legrand. Un film d'animation en pĂąte Ă  modeler est mĂȘme envisagĂ© Ă  un moment
 mais finalement le projet est Ă  nouveau abandonnĂ©. » Maudite, la version cinĂ© du Transperceneige ? Hiver 2004, SĂ©oul. Bong Joon-Ho, l'auteur de Memories of Murder, est en pleine prĂ©paration du tournage de The Host. Grand amateur de BD, il s'accorde une pause dans une librairie spĂ©cialisĂ©e de SĂ©oul. Et tombe sur une Ă©dition corĂ©enne pirate du Transperceneige. A l'Ă©poque, la trilogie n'est censĂ©e n'avoir Ă©tĂ© traduite qu'en nĂ©erlandais, vingt ans auparavant... Casterman ignore tout de cette Ă©dition corĂ©enne. De mĂȘme que le scĂ©nariste Benjamin Legrand. Le matin du jour oĂč Casterman m'a appelĂ© pour me prĂ©venir qu'un cinĂ©aste corĂ©en voulait les droits du Transperceneige, j'avais reçu une lettre m'annonçant la mise au pilon des exemplaires restants des tomes 2 et 3 ». Un an plus tard, les droits d'adaptation sont signĂ©s. Pour Jean-Marc Rochette, la dĂ©marche de Joon-Ho est un acte d'amour » Contrairement Ă  tous ces cinĂ©astes ou producteurs qui achĂštent les droits de tel album succĂšs, en se disant que le story-board du film est dĂ©jĂ  fait, il est allĂ© chercher une vieille BD radicale, oubliĂ©e sous une pile poussiĂ©reuse. » Toiles prĂ©paratoires de Rochettes et image de Snowpiercer. DR Dans The Snowpiercer, de Bong Joon-Ho, l'Ăšre glaciaire surgit aprĂšs une tentative ratĂ©e pour juguler le rĂ©chauffement climatique. Le rĂ©alisateur travaille le contraste entre la blancheur immaculĂ©e des extĂ©rieurs et la pĂ©nombre crasseuse des wagons de queue. Au lieu d'aller vers un photo-rĂ©alisme Ă  la Elysium, il a optĂ© pour une montagne onirique, diaphane, remarque Jean-Marc Rochette. Ce cĂŽtĂ© irrĂ©el est bluffant. Il y a une part de rĂȘve assumĂ©. Son style est celui d'un expressionnisme pour l'intĂ©rieur et d'un rĂ©alisme onirique pour l'extĂ©rieur. » Pour les cadrages, les Ă©clairages, il demande rĂ©guliĂšrement Ă  son chef opĂ©rateur de se replonger dans la BD. Il imagine un nouveau scĂ©nario, des personnages – le mutin Proloff au crĂąne rasĂ© devient Curtis, bonnet marin et barbe noire –, pioche des bouts d'univers au fil des albums – la prison – en sublime d'autres – la voiture aquarium, le wagon vĂ©gĂ©tal – et ne se prive pas pour en inventer – le sushi-bar, les barres protĂ©inĂ©es Ă  base d'insectes. De tous ces Ă©lĂ©ments, il arrive Ă  faire une sauce corĂ©enne », s'amuse Jean-Marc Rochette, mis Ă  contribution par Bong Joon-Ho pour rĂ©aliser les croquis et dessins de l'un des passagers du Snowpiercer le peintre-archiviste des wagons de queue. Bong m’a dit d’emblĂ©e qu’il voulait des images sauvages et sales, raconte le dessinateur dans Histoires du Transperceneige. Une sorte d’écho du choix de Lob lorsqu’il m’avait proposĂ© de dessiner Le Transperceneige il ne recherchait pas forcĂ©ment le dessinateur le plus habile, mais le plus habitĂ©, le plus dense
 Je me suis imprĂ©gnĂ© des dĂ©cors, des ambiances .... » Dans les immenses studios de Prague oĂč tourne Bong Joon-Ho, Jean-Marc Rochette a dessinĂ©. Et dessinĂ© encore. Jacques Lob a conçu une histoire d’une puissance exceptionnelle, dit-il, et il me semble que Bong Joon-ho l’a emmenĂ©e encore plus loin dans les trĂ©fonds les plus sombres de l’humanitĂ©. C’est dans le mĂȘme Ă©tat d’esprit que j’ai rĂ©alisĂ© ces derniĂšres images en laissant s’y exprimer une combinaison de violence et de libertĂ© qu’on ne rencontre peut-ĂȘtre que dans les asiles d’aliĂ©nĂ©s
 RĂ©trospectivement, je me dis que c’est peut-ĂȘtre ce que nous avons rĂ©ussi, Jacques Lob, Benjamin Legrand et moi, avec les trois volumes du Transperceneige une histoire folle, une histoire diabolique. » Histoires du Transperceneige, de Nicolas Finet, aux Ă©ditions Casterman. Jusqu'au 27 novembre, les croquis, dessins et peintures rĂ©alisĂ©s par Jean-Marc Rochette avant, pendant et aprĂšs le tournage de Snowpiercer sont exposĂ©s au Centre culturel corĂ©en de Paris. Le Transperceneige, l'intĂ©grale, de Jacques Lob, Jean-Marc Rochette et Benjamin Legrand, aux Ă©ditions Casterman Bande DessinĂ©e CinĂ©ma asiatique Bong Joon-ho Partager Contribuer
Lasséde la jungle des affaires, Sikorski se tourne alors vers le métier de dessinateur de BD. Il y a déjà pris goût grùce à un travail de commande de l'aciérie liégeoise Cockerill-Sambre : il s'agissait d'illustrer, sous forme de planches humoristiques, d'arides rapports d'accident, afin de sensibiliser le personnel aux exigences de la sécurité dans l'entreprise.
Luc Besson officialise qu'il va adapter la BD ValĂ©rian au cinĂ©ma et dĂ©voile le casting BANDE DESSINÉE - Luc Besson vient d'arriver sur Twitter. Et il n'est pas venu pour rien. Pour ses trois premiers tweets, il a en effet confirmĂ© l'information selon laquelle il allait adapter au cinĂ©ma la bande dessinĂ©e de science-fiction ValĂ©rian, de Jean-claude MeziĂšres et Pierre Christin L'information datait de l'Ă©tĂ© 2012 mais on n'avait plus de nouvelles depuis, Luc Besson s'Ă©tant concentrĂ© avec succĂšs sur Lucy. Le rĂ©alisateur du 5e Ă©lĂ©ment en a profitĂ© pour dĂ©voiler Ă©galement un logo et deux membres du casting Dane DeHaan, qui va donc certainement incarner ValĂ©rian, s'est fait connaĂźtre notamment dans The Amazing Spider-Man 2, oĂč il incarnait Harry Osborn, l'ami de Peter Parker qui va devenir le Bouffon Vert. Quant au rĂŽle de la plantureuse Laureline, il sera jouĂ© par la cĂ©lĂšbre top model Cara Delevingne. Un "space opera" culte Avec ses quelque 22 tomes publiĂ©s depuis 1967, ValĂ©rian et Laureline et une sĂ©rie BD culte, un "space opera" racontant l'histoire de deux agents spatio-temporels vivant dans le futur Ă  Galaxity. A la maniĂšre d'un Ulysee, ils souhaitent revenir dans leur Ă©poque et se perdent dans les mĂ©andres du temps et des galaxies, croisant au passages de nombreuses crĂ©atures extra-terrestres. De nombreux fans estiment que George Lucas se serait fortement inspirĂ© du design de Jean-Claude MeziĂšres pour crĂ©er Star Wars. D'aprĂšs le titre figurant sur le logo, il semblerait que Luc Besson veuille adapter le deuxiĂšme volume des aventures de ValĂ©rian et Laureline "L'Empire des mille planĂštes", un album qui a marquĂ© la sĂ©rie pour longtemps puisqu'il marque vĂ©ritablement le tournant space opera de la saga. BD de SF culte pour Luc Besson Luc Besson n'a jamais cachĂ© qu'il Ă©tait un fan de la BD ValĂ©rian. Il avait fait appel au dessinateur de la sĂ©rie Jean-Claude MeziĂšres pour crĂ©er l'univers du 5e Ă©lĂ©ment. Les cĂ©lĂšbres taxis volants du film Ă©taient d'ailleurs dĂ©jĂ  prĂ©sent dans la sĂ©rie ValĂ©rian. MeziĂšres raconte "Pendant cinq ans j'ai menti ! Pendant cinq ans, quand on me questionnait sur mes activitĂ©s en dehors des albums de ValĂ©rian, je rĂ©pondais Oh, de vagues projets audiovisuels » alors que je brĂ»lais de dĂ©clarer Luc Besson m'a demandĂ© de travailler sur un film de science-fiction qu'il prĂ©pare ». Mais la rĂšgle du jeu Ă©tait de ne pas en parler, tant les incertitudes et les enjeux ont Ă©tĂ© grands pour ce film jusqu'Ă  sa sortie" Toujours le fameux culte du secret si cher Ă  Luc Besson. Autant dire que les infos sur ValĂ©rian sortiront au compte-gouttes... JeanClaude-MĂ©ziĂšres, dessinateur de la BD "ValĂ©rian et Laureline", et Moto Hagio, mangaka trĂšs cĂ©lĂšbre au Japon, nous parlent de leur science-fiction. Le
* Des BD, il en sort des milliers chaque annĂ©e. Des milliers et des milliers. De plus en plus. Des petites, des grandes, des courtes, des longues. Des mangas, des pour les enfants, des rĂ©servĂ©es aux adultes. Des romans graphiques, des westerns, des drĂŽles, des Ă  pleurer. Des sĂ©ries, parfois interminables, et des one shot. Mais pour tomber sur des BD graphiquement rĂ©ussies, il faut se lever tĂŽt nom d’un chien, il ne suffit pas d’avoir un excellent scĂ©nario pour faire une grande BD ! AprĂšs tout, BD signifie Bandes dessinĂ©es. Alors, pour tous les lecteurs qui regardent avant de lire, tout ceux qui, comme moi, privilĂ©gient le plaisir de l’Ɠil avant celui du cerveau, voici une belle et copieuse sĂ©lection d’albums Ă  tomber par terre. A la renverse. Vous n’allez pas regretter le voyage
 * Les plus beaux albums de la BD le plaisir de l’oeil – Cliquez sur la couverture du livre pour accĂ©der Ă  la page Amazon afin de l’acquĂ©rir, ou sur le lien Lire la suite » pour accĂ©der Ă  la critique complĂšte du livre – Rappel le modĂšle Ă©conomique du Tourne Page repose sur le principe de l’affiliation. En cliquant sur le lien permettant d’accĂ©der au partenaire du Tourne Page, Amazon, pour acquĂ©rir un livre conseillĂ©, le visiteur permet au Tourne Page de percevoir une commission sur le chiffre d’affaires rĂ©alisĂ© par son intermĂ©diaire. Le Tourne Page a Ă©tĂ© créé pour la promotion du livre et de la lecture. Pour que l’entreprise puisse vivre et prospĂ©rer elle reprĂ©sente un investissement en temps quotidien considĂ©rable mais aussi pour qu’elle garde son indĂ©pendance, il est essentiel que les visiteurs passent par ces liens pour acheter les livres qu’ils ont identifiĂ©s sur le site. * Azimut – Jean-Baptiste AndrĂ©ae & Wielfried Lupano Vents d’ouest – 4 albums * 48 pages – €* Le pitch Quelque part dans le vaste capharnaĂŒm des mondes possibles, il en existe un oĂč, plus qu’ailleurs, on reste profondĂ©ment outrĂ© par l’idĂ©e de la vieillesse et de son issue tragique la mort. Mais a-t-on la possibilitĂ© d’y Ă©chapper ? Ailleurs peut-ĂȘtre pas, mais dans ce monde-lĂ , il est permis de le penser. C’est en tout cas la thĂ©orie du vieux professeur Aristide Breloquinte, qui occupe son temps Ă  Ă©tudier les caprices du temps Ă  bord du Laps, son navire-laboratoire. C’est aussi l’avis de la belle Manie Ganza, qui semble convaincue que le temps, c’est de l’argent, et mĂȘme des espĂšces sonnantes et trĂ©buchantes. ChimĂšre ! Diront certains. Non-sens diront les autres. Et puisqu’on parle de non-sens, signalons tout de mĂȘme ce fait Ă©trange depuis quelques temps dĂ©jĂ , on a perdu le pĂŽle nord. Ça n’a probablement rien Ă  voir. Ou alors, c’est tout l’inverse. En compagnie d’une myriade de personnages fantastiques que n’aurait pas reniĂ©s Lewis Carroll, embarquez pour un fabuleux voyage qui vous emmĂšnera tout autant dans les sphĂšres Ă©thĂ©rĂ©es de l’imagination qu’au coeur des prĂ©occupations existentielles humaines. * * Mon avis Lupano une des nouvelles stars de la BD française, un scĂ©nariste Ă  l’imagination dĂ©lirante et Ă  l’humour souvent complĂštement dĂ©jantĂ©. Son problĂšme rencontrer un dessinateur Ă  la hauteur de son talent. Cela n’a pas toujours Ă©tĂ© le cas, mais avec la sĂ©rie Azimut, c’est bingo ! * * Jean-Baptiste AndrĂ©ae possĂšde un style immĂ©diatement reconnaissable, et une technique Ă©poustouflante. Un duo de choc pour une nouvelle sĂ©rie, dont le premier tome est paru en 2012 et qui se poursuit jusqu’à ce jour miam ! Alors voici Les aventuriers du temps perdu, 46 pages absolument magiques, qui vont vous embarquer dans une aventure hors du temps, c’est le cas de le dire
 * ⇒ Lire la suite Jusqu’au dernier – JĂ©rĂŽme FĂ©lix & Paul Gastine Bamboo Ă©dition – 72 pages – € Le pitch L’époque des cow-boys tire Ă  sa fin. BientĂŽt, ce sont les trains qui mĂšneront les vaches jusqu’aux abattoirs de Chicago. AccompagnĂ© de Benett, un jeune simplet de 20 ans, Russell a dĂ©cidĂ© de raccrocher ses Ă©perons pour devenir fermier dans le Montana. En route, ils font halte Ă  Sundance. Au petit matin, on retrouve Benett mort. Le maire prĂ©fĂšre penser Ă  un accident plutĂŽt qu’à l’éventualitĂ© d’avoir un assassin parmi ses concitoyens et chasse Russell de son village. Mais le vieux cow-boy revient Ă  la tĂȘte d’une bande d’Outlaws pour exiger la vĂ©ritĂ© sur la mort de Benett
 * Mon avis Si vous ĂȘtes fan de BD – tout particuliĂšrement de western -, et si vous me dĂźtes que vous n’avez jamais remarquĂ© l’album de JĂ©rĂŽme FĂ©lix et Paul Gastine lors de vos promenades dans les rayons de votre libraire favori, sachez que je ne vous croirais tout simplement pas ! Comment en effet, sĂ©rieusement, ne pas avoir l’Ɠil attirĂ© par ce grand format 24*32 cm publiĂ© par Bamboo, l’éditeur, dans sa collection Grand angle, qui privilĂ©gie comme son nom l’indique la vision comme au cinĂ©ma » ?. Vos mirettes se seront forcement fixĂ© sur la couverture, exceptionnelle, probablement la plus belle de la BD 2020. Sujet, prĂ©cision du trait, couleurs et contrastes incroyables, la une de Jusqu’au dernier est tellement belle que j’irais presque jusqu’à encadrer l’album pour l’accrocher au mur ! Un vrai bonheur
 * * ⇒ Lire la suite Les 5 terres -Lewelyn & JĂ©rome Lereculey Delcourt BD – 6 tomes – € Le pitch Ce n’est un secret pour personne le vieux roi Cyrus, hĂ©ros de la bataille de Drakhenor, est mourant. Son neveu Hirus, jeune tigre brutal et ambitieux, et successeur dĂ©signĂ© du roi, rĂȘve d’imposer sa loi au reste des 5 Terres. Mais comme toujours chez les fĂ©lins, rien n’est simple, et le trĂŽne est l’objet de toutes les convoitises, tandis que dans les royaumes voisins, on observe la situation, prĂȘt Ă  fondre sur Angleon au moindre faux pas
 * * Mon avis Difficile d’échapper Ă  la belle couverture Ă©nigmatique du premier tome de Les 5 terres, avec ses deux tigres anthropomorphes sur fond sombre. En ouvrant l’album, le lecteur tombe sur une double page de garde oĂč s’étend une carte du monde des 5 terres. Impossible de ne pas y voir un reflet des 7 royaumes de Game of thrones ! Telle est en effet l’ambition un peu dĂ©mesurĂ©e de l’entreprise entamĂ©e par les Ă©ditions Delcourt dĂ©velopper sur 30 albums ! – publiĂ©s Ă  raison de deux volumes par an – une saga mĂȘlant les destinĂ©es de cinq dynasties rĂ©gnantes s’affrontant pour la domination des 5 terres. ” ⇒ Lire la suite Frenchman – Patrick Prugne Daniel Maghen – 104 pages – €* Le pitch Octobre 1803
 Dans un paisible village de Normandie, des sergents recruteurs arrivent tambour battant. A l’appel de leurs noms, les jeunes hommes de la rĂ©gion partent grossir les rangs de l’armĂ©e du premier consul Bonaparte. A l’autre bout du monde, la Louisiane vient d’ĂȘtre cĂ©dĂ©e par la France Ă  la jeune nation amĂ©ricaine. EnrĂŽlĂ© comme tant d’autres pour assurer la pacification» de ces contrĂ©es sauvages, Alban, un jeune paysan, doit bientĂŽt embarquer pour la Nouvelle-OrlĂ©ans. Ce garçon plein de fougue, encore imprĂ©gnĂ© des idĂ©aux de la RĂ©volution, fait parler la poudre pour dĂ©fendre un jeune esclave. ArrĂȘtĂ©, emprisonnĂ©, il risque l’échafaud. Un trappeur français, Toussaint Charbonneau, lui sauve la vie et l’entraĂźne avec lui dans une expĂ©dition qui changera le cours de leurs existences. Sur leur route, les deux hommes croiseront des ours, des bisons et des aigles. Mais aussi des chasseurs de primes et des indiens, en plein territoire Pawnee
 Mon avis Une galerie de tableau pour le prix d’une BD, vous en avez souvent croisĂ©, vous ? Avec Frenchman, c’est en effet dans une vĂ©ritable galerie de peinture que vous allez pĂ©nĂ©trer 74 planches multipliĂ© par une moyenne de
 disons six Ă  sept vignettes par planche, cela signifie plus de 450 tableaux, petits, moyens, grands. 450 aquarelles oĂč le talent de dessinateur et d’aquarelliste de Patrick Prugne explose, affranchie des cadres et encrages de la BD classique pas de cadre pour les vignettes, pas d’encrage pour le pourtour des bulles. Je ne vais pas vous aire ici le panĂ©gyrique complet de l’auteur, il vous suffit de vous reporter Ă  ma critique de CanoĂ« bay, sorti en 2009, deux ans avant cet album, et de Pawnee, sorti deux ans plus tard je n’en changerais pas une ligne ! * * Vous dĂ©couvrirez dans cet album indispensable le mĂȘme triptyque amoureux. Un amour des Etats-Unis primitifs, ceux qui Ă©mergeaient de l’indĂ©pendance, il y a deux siĂšcles et demi. Un amour de la nature, avec d’innombrables aquarelles cĂ©lĂ©brant les beautĂ©s de la forĂȘt, des couchers et des levers de soleil, des animaux sauvages. * \ ⇒ Lire la suite Grandville – Bryan Talbot Milady – 128 pages – € Le pitch Dans le Paris de la Belle Epoque, l’inspecteur LeBrock de Scotland Yard est sur la piste d’un mystĂ©rieux assassin. InspirĂ© par le travail du caricaturiste français du XIX e siĂšcle JJ Grandville et l’illustrateur de science-fiction Robida – sans parler de sir Arthur Conan Doyle, Rupert l’Ours et Quentin Tarantino -, Bryan Talbot fait une fois encore la preuve de son immense talent. Mon avis Quand Grandville est sorti, en 2010, cela m’a fait un choc. Rien que de soulever la couverture Ă©paisse aux graphismes magnifiques steampunk et de tomber sur une premiĂšre planche extraordinaire, une seule image, entiĂšrement jaune d’or, avec des reliefs obtenus grĂące Ă  une technique que je ne connaissais pas
 waouh ! Et la suite Ă©tait tout aussi impressionnante ! * * C’en Ă©tait suivi une centaine de planches d’une enquĂȘte absolument passionnante, dans un monde uchronique fascinant dominĂ© par des animaux. Un monde situĂ© de nos jours, mais oĂč c’est NapolĂ©on qui a gagnĂ© la guerre, a créé un empire europĂ©en et coupĂ© la tĂȘte des rois anglais, peuple qui est ensuite entrĂ© en rĂ©sistance sauvage pour obtenir son indĂ©pendance
 Et tout au long de l’album, toujours cette technique graphique unique
 PrĂšs de dix ans plus tard, Ă  la Ă©niĂšme lecture, Grandville est toujours un choc. Que j’aimerais absolument vous faire partager. * * ⇒ Lire la suite * Mata Hari – Gil & Paturaud Editions Daniel Maghen – 78 pages – e Le pitch Par un matin d’octobre 1917, en pleine PremiĂšre Guerre Mondiale, Mata Hari, convaincue d’intelligence avec l’Allemagne, est condamnĂ©e Ă  mort par l’armĂ©e française. Celle qui ensorcela le Tout-Paris de la Belle-Époque grĂące Ă  son cĂ©lĂšbre numĂ©ro d’effeuillage sur des danses orientales Ă©tait-elle rĂ©ellement coupable ? Mata Hari a-t-elle vraiment Ă©tĂ© un agent double ou a-t-elle servie de bouc-Ă©missaire aux services secrets français ? * * Mon avis L’exofiction est un genre Ă  la mode, non seulement dans le roman, mais aussi dans le domaine de la BD. Avec le splendide one shot d’Esther Gil au scĂ©nario et Olivier Paturaud au dessin, on s’attaque Ă  une lĂ©gende du XX° siĂšcle. Ou peut-ĂȘtre devrais-je dire plutĂŽt Ă  un fantasme ? Car il faut bien avouer que peu de personnages de la vie rĂ©elle auront autant fait parler d’eux en en faisant aussi peu que Mata Hari. L’espionne du siĂšcle ? Bagatelle ! La belle n’était qu’une amoureuse maladroite, qui s’est fait embobiner par les services secrets français Ă  une Ă©poque la IĂšre guerre mondiale oĂč l’état avait besoin de boucs Ă©missaires
 * Dans un bien bel album de 63 planches + un cahier thĂ©matique et graphique de 12 pages, l’éditeur Daniel Maghen le spĂ©cialiste des BD dignes d’une Ɠuvre d’art propose une histoire revisitĂ©e de Mata Hari. RevisitĂ©e, car Esther Gil a la bonne idĂ©e de ne pas s’en tenir aux annĂ©es de gloire, puis de descente aux enfers de la belle espionne, pour se consacrer avant tout Ă  ce qui s’est passĂ© avant. Avant sa cĂ©lĂ©britĂ©. C’est lĂ  l’intĂ©rĂȘt majeur de l’entreprise scĂ©naristique. * ⇒ Lire la suite* Mickey et la terre des anciens – Filippi & Silvio Camboni GlĂ©nat – 64 pages – € Le pitch Dans un monde oĂč chacun vit sur de prĂ©caires lopins de terre flottants pouvant Ă  tout moment ĂȘtre emportĂ©s par de violentes tempĂȘtes, Mickey, maĂźtre cordier, a pour mission de tenir en place ces fragiles Ăźles volantes. Sans cesse sollicitĂ©, son travail lui Ă©vite de trop penser Ă  la perte rĂ©cente de son ami Dingo. Jamais Mickey n’a Ă©tĂ© aussi seul et dĂ©muni. Il doit pourtant affronter le tyrannique seigneur FantĂŽme, voleur des terres des plus pauvres. Pour cela, il se rĂ©concilie Ă  contrecƓur avec Minnie, un peu trop occupĂ©e Ă  vainement rechercher un continent chimĂ©rique et s’allie Ă  Pat Hibulaire, leader d’une guilde indĂ©pendante aux agissements douteux, qui lui cache toutefois une bien belle surprise. * * Mon avis Les miracles, parfois, se rĂ©pĂštent. Il y a quatre ans, j’étais tombĂ© amoureux de La jeunesse de Mickey, un revival de Mickey rĂ©alisĂ© par TĂ©bo scĂ©nario et dessin, une petite merveille explosant le mythe de Mickey, pour en faire autre chose. Ce petit miracle, on le devait Ă  GlĂ©nat grĂące lui soit rendue ! qui, en 2015, a lancĂ© une collection spin off de la souris disneyenne dans laquelle s’inscrivait cet album. Depuis, les auteurs se sont bousculĂ©s chez GlĂ©nat pour proposer leur version de Mickey. Des grands auteurs reconnus comme RĂ©gis Loisel, Cosey ou Lewis Trondheim. * * Mais aussi le tandem Denis-Pierre Filippi au scĂ©nario & Silvio Camboni aux graphismes qui signent ici leur deuxiĂšme crĂ©ation du genre, aprĂšs Mickey et l’ocĂ©an perdu. Avec La terre des anciens, bim ! VoilĂ  le deuxiĂšme miracle annoncĂ© plus tĂŽt ! ⇒ Lire la suite La venin – Laurent Astier Rue de SĂšvres – 64 pages – € Le pitch Dans le train qui la mĂšne Ă  Silver Creek, petite ville perdue aux confins du Colorado. Emily se souvient du destin tout tracĂ© qu’elle a fui. Elle ne voulait pas devenir comme sa mĂšre, et vendre ses charmes Ă  des hommes de passage dans le quartier chaud de La Nouvelle-OrlĂ©ans. Mais lorsque celui qui devait vous Ă©pouser ne se prĂ©sente pas Ă  la gare et que vous ĂȘtes une jolie jeune femme seule et sans le sou dans une ville miniĂšre des Rocheuses. Que vous reste-il comme option ? Le patron du saloon aura bien une petite idĂ©e en tĂȘte 
 A moins qu’Emily ne coure aprĂšs autre chose et que la venue prochaine du gouverneur favori aux Ă©lections sĂ©natoriales ne soit pas qu’une simple coĂŻncidence. Car, en cette annĂ©e 1900 dans l’Ouest encore sauvage, les rĂšglements de comptes sont lĂ©gion, les fuites et les cavalcades infinies. * * Mon avis Les Ă©ditions Rue de sĂšvres ont rĂ©ussi un coup de maĂźtre avec la couverture de DĂ©luge de feu, le premier tome de la nouvelle sĂ©rie de Laurent Astier, La venin. Difficile de faire plus sĂ©duisant que cette vue rouge et or d’une belle femme brandissant une carabine, dans un grand envol de jupe fin XIX°. C’est bien simple au milieu des autres BD parues dĂ©but 2019, on ne voit que cet album ! * * Heureusement, la curiositĂ© initiale qui m’a poussĂ©e Ă  acquĂ©rir La venin n’a pas Ă©tĂ© déçue lors de la lecture de ces 60 planches au rythme trĂ©pidant. Au contraire c’est avec une surprise heureuse que j’ai dĂ©couvert Ă  quel point Laurent Astier Ă©tait un auteur complet et accompli. C’est bien simple l’album fait partie des meilleures dĂ©couvertes de ces derniĂšres annĂ©es en matiĂšre de BD western oĂč, pourtant, la concurrence ne manque pas. * * ⇒ Lire la suite Zaroff – S. Runberg & F. Milville-DeschĂȘnes Le Lombard – 88 pages – €* Le pitch Je m’appelle Fiona Flanagan. Vous ne me connaissez pas, gĂ©nĂ©ral Zaroff
 Et pourtant, il y a peu, vous avez changĂ© ma vie. En tuant mon pĂšre, lors d’une de vos sordides chasses Ă  l’homme. Je me propose de vous rendre la pareille ! Mes hommes ont retrouvĂ© votre soeur cadette et ses trois enfants. Ainsi que l’üle qui vous sert de repaire
 Et cela m’a donnĂ©, Ă  mon tour, des envies de chasse ! Qui, de vous ou moi, trouvera votre soeur et ses enfants en premier ? À l’instant oĂč vous lirez ces mots, ils seront dĂ©jĂ  sur votre Ăźle. Si c’est moi qui les rattrape, je les tuerai. Si c’est vous, il vous faudra les dĂ©fendre. Car je n’aurai de cesse de tous vous chasser et de tous vous abattre. Afin qu’il ne reste aucun Zaroff en vie dans ce monde. » * * Mon avis Zaroff, cela vous dit quelque chose ? Non ? Alors passez votre chemin, vous aurez du mal Ă  vous immerger dans cette histoire dont les prĂ©mices – bizarrement prĂ©sentĂ©es dans les dix premiĂšres planches – risquent de vous dĂ©concerter. Par contre, si vous ĂȘtes cinĂ©phile et que Les chasses du comte Zaroff sont pour vous synonyme de film en noir et blanc du dĂ©but des annĂ©es 30 et d’aventures Ă©tranges – Ă  la limite du fantastique – et de perversitĂ©, n’hĂ©sitez pas cet album est pour vous. * La bonne idĂ©e de Sylvain Runberg est de pas avoir tentĂ© l’exercice casse-gueule d’une adaptation littĂ©rale de l’histoire originale une nouvelle de Richard Connell, The most dangerous game, mais plutĂŽt une sorte de mise en abĂźme, une suite/dĂ©marque oĂč le trĂšs, trĂšs mĂ©chant comte Z. , de chasseur se retrouve chassĂ©. ⇒ Lire la suite La derniĂšre comĂ©die de Paolo Pinocchio – Lucas Varela Editions Tanibis – 200 pages – 250 pages Le pitch La derniĂšre comĂ©die de Paolo Pinocchio retourne aux origines du personnage puis, naviguant de la genĂšse Ă  notre prĂ©sent dystopique, propose une nouvelle cosmogonie sous stĂ©roĂŻdes qui puise sans vergogne son inspiration dans la dĂ©monologie de l’ancien testament, la Divine ComĂ©die de Dante, la mythologie grecque ou encore la commedia dell’arte. Comme dans un comic de super-hĂ©ros, Paolo Pinocchio virevolte d’aventure en aventure, alternant facĂ©ties et tragĂ©dies, chassant lĂ  un diamant Ă©videmment magique dans la Venise de la Renaissance, croisant ici une rĂ©volte de poissons dĂ©sireux de se venger de leur crĂ©ateur. Au cƓur de ce maelstrom narratif servi par l’élĂ©gante ligne claire de Lucas Varela, se trouve un talisman, objet de toutes les convoitises
 le nez de Paolo ! * * Mon avis Les achats coup de coeur » en librairie font partie des grand plaisirs du lecteur compulsif. C’est tout particuliĂšrement vrai avec les BD, car la main et l’oeil sont sollicitĂ©s dĂ©couvrir le format particulier d’un album, le grammage et la qualitĂ© du papier puis, en ouvrant l’ouvrage, tomber sur des graphismes Ă©tonnants, Ă©tranges, des traits Ă  nul autre pareils, une mise en couleur exceptionnelle
 quelle joie ! La derniĂšre comĂ©die de Paolo Pinocchio est un excellent exemple de coup de cƓur. * ⇒ Lire la suite Les Indes fourbes – Alain Ayroles & Juanjo Guarnido Delcourt – 160 pages – € Le pitch Fripouille sympathique, don Pablos de SĂ©govie fait le rĂ©cit de ses aventures picaresques dans cette AmĂ©rique qu’on appelait encore les Indes au siĂšcle d’or. Tour Ă  tour misĂ©rable et richissime, adorĂ© et conspuĂ©, ses tribulations le mĂšneront des bas-fonds aux palais, des pics de la CordillĂšre aux mĂ©andres de l’Amazone, jusqu’à ce lieu mythique du Nouveau Monde l’Eldorado ! * * Mon avis Cet album a Ă©tĂ© lancĂ© par Delcourt Ă  la rentrĂ©e 2019 avec une campagne marketing digne d’un AstĂ©rix et ObĂ©lix. Le rĂ©sultat a Ă©tĂ© Ă  la hauteur des espĂ©rances de l’éditeur, puisque la critique a saluĂ© unanimement sa qualitĂ© et le public s’est jetĂ© dessus ! Il faut dire que l’entreprise avait de quoi sĂ©duire l’album est en effet le fruit de l’alliance des deux plus grands spĂ©cialistes de l’histoire de la BD anthropomorphique. * ⇒ Lire la suite Negalyod – Vincent Perriot Casterman – 208 pages – 25 €* Le pitch Le rĂ©seau maĂźtrise l’eau. Le rĂ©seau maĂźtrise l’homme. Un monde sillonnĂ© de tuyaux gigantesques et peuplĂ© de dinosaures
 Des villes qui flottent dans le ciel et recouvrent de leurs ombres les faubourgs grouillants d’une humanitĂ© industrieuse
 Et un rĂ©seau » omniprĂ©sent qui domine les terres et les hommes. Jarri Tchepalt est un berger du dĂ©sert de Ty. Il parle aux dinosaures et maĂźtrise l’art des cordes. Quand un camion gĂ©nĂ©rateur d orage anĂ©antit son troupeau, Jarri dĂ©cide de partir en ville pour la premiĂšre fois afin de se venger
 Mais rĂ©volte et rĂ©volution ne mĂšnent pas toujours lĂ  oĂč on croyait. * * Mon avis Vous ĂȘtes probablement passĂ© un jour ou l’autre Ă  proximitĂ© de cet album et votre oeil a sans doute Ă©tĂ© attirĂ© par son impressionnante couverture aux couleurs franches en haut de l’illustration, une mĂ©galopole comme accrochĂ©e dans le ciel, tĂȘte en bas; en bas, un homme montant un dinosaure, dans un dĂ©cor de dĂ©sert post-apocalyptique. Si vous avez pris la peine de prendre en main l’ouvrage, vous avez pu apprĂ©cier son poids spectaculaire et ses dimensions impressionnantes. plus de 200 pages sous une Ă©paisse couverture pelliculĂ©e et de jolies gardes bleues. Et si vous avez ouvert l’album
 vous en avez pris plein les mirettes ! * * Negalyod est un des buzz de l’annĂ©e BD 2018, et c’est parfaitement mĂ©ritĂ©, car l’entreprise est fabuleuse, et le rĂ©sultat Ă  la hauteur des ambitions a priori exagĂ©rĂ©es de son auteur, Vincent Perriot. Pendant deux ans et demi, Vincent Perriot, jeune auteur, a trimĂ©, tout seul, comme un grand, pour Ă©crire le scĂ©nario, les dialogues, et dessiner les deux cent planches de cette Ă©popĂ©e de nulle part. ⇒ Lire la suite Les seigneurs de Bagdad – Brian K. Vaughan & Nico Henrichon Urban comics – 144 pages – €* Le pitch Au printemps 2003, une horde de lions s’échappe du zoo de Bagdad au cours d’un bombardement amĂ©ricain. Perdus et perplexes, affamĂ©s, mais enfin libres, ils arpentent les rues dĂ©vastĂ©es de Bagdad, luttant dĂ©sespĂ©rĂ©ment pour survivre. En retraçant le parcours tragique de ces lions, Pride Of Baghdad soulĂšve des questions sur le vĂ©ritable sens de la libertĂ©. Se donne-t-elle ou la gagne-t-on Ă  travers sa dĂ©termination et le sacrifice ? Mon avis Roman graphique, BD ? On est exactement entre les deux pour cette oeuvre en 128 planches qui nous permet de suivre durant la terrible guerre qui a bouleversĂ© l’Irak au dĂ©but du siĂšcle une famille de lions Ă  travers la capitale irakienne, en proie au chaos et aux flammes. * * J’ai Ă©tĂ© littĂ©ralement stupĂ©fiĂ©, dans un premier temps, par la beautĂ© de chacune des planches de ce chef d’oeuvre, beautĂ© du dessin de Niko Henrichon, mais aussi beautĂ© des couleurs. Jetez un coup d’Ɠil il faut le voir pour le croire. ⇒ Lire la suite Blacksad – Quelque part entre les ombres Diaz Canales & Guarnido Dargaud – 56 pages – € Le pitch Attention chef-d’oeuvre ! L’histoire d’un privĂ© qui veut venger son ex-fiancĂ©e assassinĂ©e, rappelle celle des grands maĂźtres du polar le plus noir. Cette tragĂ©die classique transfigurĂ©e par un dessin sublime, d’une Maestria Ă©poustouflante, qui fait de ce polar l’une des plus grande surprise de l’annĂ©e. Mon avis 1er tome de la sĂ©rie Blacksad, Quelque part entre les ombres sort en novembre 2000. DĂšs sa parution, Blacksad est un Ă©vĂ©nement. Son succĂšs auprĂšs du grand public est Ă©vident et il ira en grandissant tout au long des quinze annĂ©es suivantes, avec un rythme de publication trĂšs lent un album tous les quatre ou cinq ans. Si vous n’avez pas encore mis votre nez – et surtout votre Ɠil ! – dans la sĂ©rie, quels arguments puis-je trouver pour vous en donner l’envie ? * * En fait, c’est trĂšs simple l’entreprise Blacksad est un concept mĂ»rement rĂ©flĂ©chi par les auteurs, avec une recette parfaitement dosĂ©e et appliquĂ©e avec une rigueur impeccable. Premier ingrĂ©dient une grosse louche d’anthropomorphisme. Tous les personnages sont des animaux, se comportant comme des humains. * ⇒ Lire la suite Moi ce que j’aime, c’est les monstres – Emil Ferris Monsieur Toussaint Louverture – 416 pages – € Le pitch Chicago, fin des annĂ©es 1960. Karen Reyes, dix ans, adore les fantĂŽmes, les vampires et autres morts-vivants. Elle s’imagine mĂȘme ĂȘtre un loup-garou plus facile, ici, d’ĂȘtre un monstre que d’ĂȘtre une femme. Le jour de la Saint-Valentin, sa voisine, la belle Anka Silverberg, se suicide d’une balle dans le coeur. Mais Karen n’y croit pas et dĂ©cide d’élucider ce mystĂšre. Elle va vite dĂ©couvrir qu’entre le passĂ© d’Anka dans l’Allemagne nazie, son propre quartier prĂȘt Ă  s’embraser et les secrets tapis dans l’ombre de son quotidien, les monstres, bons ou mauvais, sont des ĂȘtres comme les autres, ambigus, torturĂ©s et fascinants. Journal intime d’une artiste prodige, Moi, ce que j’aime, c’est les monstres est un kalĂ©idoscope brillant d’énergie et d’émotions, l’histoire magnifiquement contĂ©e d’une fascinante enfant. Dans cette oeuvre magistrale, tout Ă  la fois enquĂȘte, drame familial et tĂ©moignage historique, Emil Ferris tisse un lien infiniment personnel entre un expressionnisme fĂ©roce, les hachures d’un Crumb et l’univers de Maurice Sendak. * * Mon avis La rentrĂ©e littĂ©raire 2018 aura Ă©tĂ© marquĂ© par l’incroyable buzz gĂ©nĂ©rĂ© par la sortie de ce roman graphique ou du moins de la premiĂšre partie de cette oeuvre monumentale. Il faut dire que le livre d’Emil Ferris c’est une femme est en lui-mĂȘme un objet extraordinaire incroyablement massif, Ă©pais, grand et large, l’album – dont le visage de femme figurant sur la couverture crayonnĂ©e saute littĂ©ralement au visage du lecteur curieux – est tout simplement hors norme. Deux kilos de papier, imprimĂ© comme s’il s’agissait d’un Ă©norme cahier d’écolier, sur des feuilles Ă  carreau avec une reliure spirale en trompe-l’Ɠil un travail d’édition remarquable, bravo aux Ă©ditions Monsieur Toussaint Louverture ! * * Et lĂ , je ne vous parle que de l’extĂ©rieur du livre, car si vous ouvrez l’objet c’est
 woww ! Unbeliveable ! Un torrent de plus de 400 planches recouvertes – sans le moindre espace libre – de graphismes crayonnĂ©s essentiellement au bic noir ou bleu aux reliefs fabuleux
 Comment dĂ©crire l’impression que peut procurer la vision de ces dessins fantastiques dans tous les sens du terme ! ? Comment ? C’est impossible, il faut aller le voir pour comprendre. ⇒ Lire la suite Le baron – Jean-Luc Masbou d’aprĂšs les contes du baron de MĂŒnchhausen Delcourt – 72 pages – € Le pitch A l’automne de sa vie, le Baron de MĂŒnchhausen se retrouve confrontĂ© au livre fraĂźchement publiĂ© qui raconte ses aventures. Un livre qui, certes, lui amĂšne une popularitĂ© et une certaine notoriĂ©tĂ© bien au-delĂ  de la rĂ©gion oĂč il rĂ©side mais qui le confronte Ă  la mort en faisant de lui un hĂ©ros de papier et non plus un conteur ! Notre baron se dĂ©cide Ă  rĂ©tablir la vĂ©ritĂ©, et quelle vĂ©ritĂ© ! * . Mon avis Peu ou prou, tout le monde connait le Baron de MĂŒnchhausen. Personnage rĂ©el extraordinaire du XVIII° siĂšcle, aussi connu au centre et Ă  l’est de l’Europe que son homologue Cyrano de Bergerac dans les pays latins, il a – comme ce dernier – inspirĂ© moult contes*, rĂ©cits, piĂšces de théùtre, films
 Un personnage hors norme, devenu une lĂ©gende littĂ©raire plus vraie que nature. Difficile, donc, au bout de deux siĂšcles d’exploitation, de crĂ©er une Ɠuvre Ă  son propos qui ne soit pas, plus ou moins, une redite. C’est pourtant ce qu’est parvenu Ă  faire avec beaucoup d’habiletĂ© et de savoir-faire Jean-Luc Masbou ! ⇒ Lire la suite Tsunami – StĂ©phane Piazszek & Jean-Denis Pendanx Futuropolis – 112 pages – € Le pitch Comment retrouver sa grande soeur
 quand elle a disparu il y a dix ans ? quand elle a disparu en IndonĂ©sie, juste aprĂšs le tsunami ? quand elle a disparu alors qu’elle soignait des populations meurtries et affamĂ©es ? Comment retrouver sa grande soeur
 quand on n’a jamais mis un pied hors de l’hexagone ? quand on tombe par mĂ©garde amoureux d’une adorable Papoue en cavale ? quand ladite jeune femme connaĂźt le vaudou et les morts qui marchent ? Comment retrouver sa grande soeur
 quand on dĂ©couvre qu’elle vit loin, trĂšs loin, tout au bout d’une Ăźle
 tout au bout du monde et peut-ĂȘtre plus loin encore ? * * Mon avis En 2016, Jean-Denis Pendanx graphismes et StĂ©phane Piatzszekl scĂ©nario publient chez Futuropolis un trĂšs beau one shot, Le maĂźtre des crocodiles. L’album d’aventures maritimes se dĂ©roule en IndonĂ©sie. Comme j’ai pu l’écrire alors, les planches entiĂšrement rĂ©alisĂ©es Ă  l’aquarelle sont absolument somptueuses. Mais le duo n’en Ă©tait pas Ă  son coup d’essai, puisque surgit maintenant un autre one shot fruit de leurs quatre mains, publiĂ© en 2013, qui se dĂ©roule Ă©galement en IndonĂ©sie. Et c’est un rĂ©ussite totale. * * ⇒ Lire la suite Le loup des mers – Jack London adaptation Riff Reb’s Noctambule – 136 pages – € Le pitch AprĂšs un naufrage, Humphrey Van Weyden, un gentleman fluet, est recueilli puis enrĂŽlĂ© de force comme mousse par Loup Larsen, un terrifiant capitaine de goĂ©lette, buveur, violent mais trĂšs capitaine, athĂ©e, Ă©prouve peu Ă  peu une sorte d’estime teintĂ©e de mĂ©pris pour Humphrey, Ă  l’inverse, trĂšs religieux si vous savez que quand vous mourrez, vous irez dans un monde meilleur, alors, pourquoi avez-vous peur de mourir ? » Ainsi naissent les premiĂšres joutes verbales – pleines d’humour et d’esprit – qui rythment ce passionnant rĂ©cit d’aventure, et qui redoubleront Ă  l’arrivĂ©e d’une jeune femme, un futur enjeu pour ces deux hommes. Intelligente, brillante et moderne, une adaptation d’envergure de l’un des chefs-d’Ɠuvre du roman d’aventure ! * * Mon avis Rien de plus difficile que d’adapter un grand roman en BD. Nombre d’excellents auteurs s’y sont cassĂ© la plume et le pinceau, et par charitĂ© je ne donnerais pas d’exemples ici aujourd’hui ! C’est donc Ă  chaque fois une heureuse surprise et un grand plaisir quand un chef-d’Ɠuvre romanesque donne un chef-d’Ɠuvre de BD. C’est le cas, sans le moindre doute, avec Le loup des mers de Jack London, devenu Le loup des mers de Riff Reb’s. * * Riff Reb’s a deux passions la mer, et Jack London, qui ont chacun inspirĂ© plusieurs de ses crĂ©ations. C’est donc tout naturellement qu’il s’est emparĂ© du Loup des mers, merveille d’aventures maritimes de Jack london. ⇒ Lire la suite LĂ  oĂč vont nos pĂšres – Shaun Tan Dargaud – 128 pages – €* Le pitch Le parcours d’un Ă©migrant en route pour un pays nouveau, une terre promise, aussi attirante que mystĂ©rieuse une nouvelle version de cet album poĂ©tique au graphisme Ă©poustouflant. Un homme fait sa valise. Il quitte sa femme et sa fille. Il embarque Ă  bord d’un navire pour traverser l’ocĂ©an. Destination la terre promise, un pays inconnu. Cet homme est un Ă©migrant. LĂ -bas, dans ce pays nouveau et Ă©trange oĂč il doit rĂ©apprendre Ă  vivre, il rencontrera d’autres gens, exilĂ©s comme lui, eux aussi perdus dans ce monde nouveau
 Le rĂ©cit poĂ©tique d’un exode qui touche Ă  l’universel. LĂ  oĂč vont nos pĂšres est un album inclassable, qui parle de l’émigration avec une poĂ©sie et une dĂ©licatesse incomparable. Mon avis DĂšs que le lecteur soulĂšve la couverture Ă©paisse de ce bel album, il sait LĂ  oĂč vont nos pĂšres n’est pas une BD un roman graphique, pour ĂȘtre plus juste comme les autres. 120 planches pour raconter l’histoire d’un homme, un migrant, qui quitte femme et enfant pour aller au bout du monde, trouver un logement, un travail, puis faire venir sa famille et entamer une nouvelle vie. * * Mais 120 planches sans le moindre mot. Des vignettes entiĂšrement dessinĂ©es au crayon, sur un rythme allant de 16 par planche – dans de petites fenĂȘtres espacĂ©es les unes des autres – Ă  quelques grandes doubles pages. Pas un mot ! Cet exercice hors norme a lors de sa sortie, provoquĂ© chez nombre de lecteurs un vĂ©ritable Ă©moi esthĂ©tique ainsi qu’un choc intellectuel gĂ©nĂ©rĂ© par la force de son thĂšme. * ⇒ Lire la suite Roi ours – Mobidic Delcourt – 110 pages – €* Le pitch Xipil est une jeune fille de chef promise au sacrifice par son propre pĂšre au dieu CaĂŻman. Mais Roi Ours ne voit pas les choses de la mĂȘme maniĂšre, libĂšre la jeune fille et l’emmĂšne avec lui. En agissant ainsi, Roi Ours vole » son offrande au reptile. C’est Ă  lui que la vie de Xipil revient de droit. Trouver un arrangement sera difficile et CaĂŻman compte bien en tirer le maximum de profit. * * Mon avis Roi ours est le premier album – un long one shot » de 108 planches – de Mobidic, une toute jeune auteure qui s’est lancĂ©e courageusement, seule, Ă  l’assaut d’un sacrĂ© travail scĂ©nario, dessin, mise en couleurs. Ne vous fiez pas Ă  la couverture. J’ai cru au dĂ©part qu’il s’agissait d’une nouvelle adaptation du livre de la jungle, de Kipling. Cependant, s’il y a effectivement du Kipling et mĂȘme beaucoup dans ce magnifique rĂ©cit, il y a surtout du Mobidic, qui n’est pas du Melville !, mais juste le surnom de l’auteure dont le vĂ©ritable nom reste pour moi mystĂ©rieux Ă  ce jour
. Si cette histoire se passe dans la forĂȘt profonde, on imagine trĂšs vite qu’il s’agit plutĂŽt d’une forĂȘt sud amĂ©ricaine. ⇒ Lire la suite Santa Claus – Michael Delcourt – 88 pages – 35 €* Le pitch Il y a bien longtemps
 Ark le bĂ»cheron trouve un nouveau-nĂ© abandonnĂ© qu’il confie Ă  la reine des Nymphes.. Une fois adulte, Claus retourne vivre parmi les humains et fait leur bonheur en distribuant des jouets qu’il fabrique lui-mĂȘme. Mais les forces du Mal, voyant d’un trĂšs mauvais oeil cette popularitĂ© auprĂšs des enfants, tenteront de dĂ©truire l’esprit de NoĂ«l Mon avis Ce magnifique livre d’un format exceptionnel 36*27 il aura du mal çà loger dans votre bibliothĂšque est certainement un des plus beaux livres sur NoĂ«l que j’ai eu le plaisir de lire dans ma vie. Si je dis lire, c’est qu’il s’agit de l’adaptation d’un roman de L. Frank Baum, auteur par ailleurs il y a un siĂšcle du Magicien d’Oz, et que le texte a donc autant d’importance que l’image il vous faudra deux bonnes heures pour lire les 88 pages au format gĂ©ant. * * Il s’agit d’une longue histoire, merveilleuse, qui se dĂ©roule dans un univers trĂšs HĂ©roĂŻc Fantasy. Elle vous permettra de passer de merveilleux instants avec vos enfants – mais c’est aussi pour les adultes, il y a mĂȘme des passages qui font un peu peur, comme dans tous les meilleurs contes ! – Ă  dĂ©couvrir le vĂ©ritable destin du pĂšre NoĂ«l. ⇒ Lire la suite Shi – Zidrou & JosĂ© Homs Dargaud – 4 volumes * 56 pages – €* Le pitch Pour cacher un scandale qui pourrait nuire Ă  la prestigieuse Exposition universelle, le cadavre d’un nourrisson est enterrĂ© dans les jardins du lieu qui accueille cet Ă©vĂ©nement. Deux femmes, une noble anglaise et une Japonaise, la mĂšre de l’enfant, partent en croisade contre l’Empire britannique pour Ă©lucider ce crime. Entre sociĂ©tĂ© secrĂšte et manipulation corruptrice, les deux jeunes femmes que rien ne lie vont s’unir pour exposer la face cachĂ©e d’une machination infernale. Mon avis Le problĂšme, avec la BD actuelle, c’est qu’à part quelques albums rĂ©alisĂ©s en one shot » oĂč l’histoire est bouclĂ©e en un seul Ă©pisode, la plupart des rĂ©cits se dĂ©roulent sur plusieurs tomes. Alors, quand vous tombez dĂšs sa sortie sur le premier volume d’une saga qui dĂ©marre et qui vous enchante, c’est une frustration totale. La frustration du lecteur de BD, tatatam ! Malheureusement – ou heureusement ! -, c’est ce qui vient de m’arriver avec le premier album de Shi. Pourtant, l’éditeur Dargaud, que je retrouve vraiment souvent en signature des albums qui comptent en ce moment m’avait bien prĂ©venu puisqu’en quatriĂšme de couverture, il est mentionnĂ© Un premier cycle en 4 tomes ».* * Aaargh ! Mais que cela ne vous empĂȘche pas de vous lancer sur la trace de Shi, il serait vraiment trop dommage d’attendre plusieurs annĂ©es ! Mais pourquoi Shi, me direz-vous ? A ce propos, c’est le seul ratage de cet entreprise le titre est nul, rien que pour la prononciation, si vous voyez ce que je veux dire
 Parce qu’il y a deux excellents capitaines Ă  bord ! Zidrou est aux commandes du scĂ©nario, et c’est un gage de qualitĂ©. L’auteur de La lumiĂšre de BornĂ©o, le Spirou & Fantasio paru en 2016, il s’éclate visiblement ici dans une histoire en flash-back, une plongĂ©e en 1851 dans le Londres victorien de l’exposition universelle.* * ⇒ Lire la suite Kililana song – L’intĂ©grale – Benjamin Flao Futuropolis – 272 pages – 28 €* Le pitch Dans l’archipel de Lamu, au large du Kenya, Naim, un orphelin de 11 ans habite chez sa tante MaĂŻmounia, qu’il adore. Refusant d’aller Ă  l’école coranique car peu enclin Ă  la discipline, il prĂ©fĂšre l’école buissonniĂšre, et malgrĂ© son frĂšre Hassan qui le course rĂ©guliĂšrement, il passe son temps Ă  flĂąner, dĂ©ambuler et traĂźner dans les faubourgs de la ville, vivant de petites magouilles. D’un naturel curieux, ouvert Ă  la vie et aux autres, chaque moment de ses journĂ©es, chaque rencontre qu’il fait, lui donnent matiĂšre Ă  rĂ©flĂ©chir avec le bon sens qui le caractĂ©rise. Il croise ainsi GĂŒnter, un capitaine de marine hollandais, Ă©chouĂ© sur ces cĂŽtes pour cause de trafic illicite de hasch, qui se doit de trouver dare-dare 70 000 dollars afin de rĂ©cupĂ©rer et son navire et ses papiers. Mon avis un rĂ©cit en deux tomes, 250 planches au soleil du Kenya. Je ne connaissais pas Benjamin Flao, avant qu’on m’offre cette bande dessinĂ©e, et c’est pour moi une vĂ©ritable rĂ©vĂ©lation qui, j’en suis, heureux, Ă  rencontrĂ© un vĂ©ritable public. Le premier tome de l’histoire est, toutes proportions gardĂ©es, le plus rĂ©ussi, car l’auteur consacre beaucoup plus de temps Ă  ses personnages, Ă  ses paysages et Ă  ses ambiances qu’à l’histoire elle-mĂȘme. Elle n’a, je pense, de toute façon qu’une importance toute relative. * Cette plongĂ©e dans le Kenya de la cĂŽte est une vĂ©ritable immersion. GrĂące Ă  aux planches somptueuses mises en couleur Ă  l’aquarelle par Benjamin Flao, mais aussi Ă  sa capacitĂ© Ă  chroniquer le quotidien des principaux personnages dont NaĂŻm, ce petit garçon qui sert de fil rouge Ă  l’histoire, j’ai Ă©tĂ© embarquĂ© comme rarement dans un ailleurs » que je ne connaissais pas, et que j’ai maintenant l’impression d’avoir un peu abordĂ©, par la mer bien sĂ»r. * ⇒ Lire la suite Le chĂąteau des Ă©toiles – Alex Alice Rue de SĂšvres – 4 volumes * 64 pages* Le pitch A la fin du XIXe siĂšcle, la communautĂ© scientifique pense l’espace fait d’éther, qui, utilisĂ©e comme Ă©nergie, permettrait d’explorer le ciel. 1868, Marie Dulac, scientifique qui a consacrĂ© sa vie Ă  la recherche de l’éther, s’élĂšve en montgolfiĂšre pour ce qui doit ĂȘtre le vol du succĂšs elle atteindra l’éther
 mais personne ne pourra en attester, elle ne survivra pas au vol. Seuls son mari, Ă©galement professeur, et son fils SĂ©raphin, restent dĂ©tenteurs de ses recherches et de son savoir. Un an plus tard, SĂ©raphin et son pĂšre reçoivent une mystĂ©rieuse lettre faisant allusion au carnet de la mĂšre de SĂ©raphin les invitant au chĂąteau du roi de BaviĂšre. Celui-ci, fou ou visionnaire, financera les recherches sur l’éther. En parallĂšle, Bismark, prince de la Prusse voisine, fera tout pour placer le royaume de BaviĂšre sous sa tutelle. Mon avis TrĂšs souvent, c’est la 4Ăšme de couverture qui donne envie au lecteur d’en savoir plus et Ă  fouiller Ă  l’intĂ©rieur
 Mais parfois, plus rarement souvent pour une BD, l’Ɠil est attirĂ© par une couverture de livre singuliĂšre un dessin, des couleurs, une mise en page singuliĂšres, qui poussent le lecteur Ă  l’affĂ»t Ă  tourner la page – enfin
 la couverture – et Ă  s’intĂ©resser au contenu. C’est le cas du ChĂąteau des Ă©toiles. * * Regardez cette couverture dessinĂ©e Ă  l’ancienne », avec une mise en page steampunk qui fait expressĂ©ment rĂ©fĂ©rence aux livres d’aventures de la fin du XIX° siĂšcle. HabillĂ©e de couleurs pastels dont la douceur tranche avec la quasi totalitĂ© de ce que propose habituellement le marchĂ© littĂ©raire deux mots qui, je tiens Ă  le prĂ©ciser, n’ont rien d’antinomiques
 n’est-elle pas intrigante ? Ne donne-t-elle pas envie d’en voir plus ? Oui ? Eh bien vous avez raison, suivez votre instinct et mon conseil ! tournez la couverture ! Vous plongerez alors dans une drĂŽle d’oeuvre d’art
 * * ⇒ Lire la suite La vengeance du Comte Skarbek – Yves Sente & G. Rosinski Dargaud – L’intĂ©grale 128 pages – 25 €* Le pitch On dit qu’une bonne vengeance peut attendre. C’est faux. Une bonne vengeance doit attendre. Pour se prĂ©parer. Pour se dĂ©guster. Pour surprendre. Combien d’annĂ©es d’injustice subie auront Ă©tĂ© nĂ©cessaires au trĂšs civilisĂ© Comte Skarbek pour que son unique main se ferme en poing vengeur ? Toutes les rĂ©ponses ont Ă©tĂ© transcrites en 1843 dans un diptyque. Toutes. Mon avis Quant deux grands de la BD dĂ©cident de travailler ensemble, on a toujours un peu peur d’ĂȘtre déçu, que 1 + 1 ne fassent pas 2. Cependant, parfois, 1 + 1 font 3, et c’est superbe. VoilĂ  ce qui est arrivĂ© en 2008 Ă  Yves Sente et Grzegorz dit Greg Rosinski, lorsqu’ils se sont lancĂ©s dans cette longue histoire en 128 planches. La vengeance du Comte Skarbeck a Ă©tĂ© publiĂ©e dans un premier tome en deux volumes, mais il faut absolument l’acheter dans sa version IntĂ©grale » rĂ©unissant les deux albums d’occasion, l’ouvrage est malheureusement Ă©puisĂ©. * * Le format de l’intĂ©grale est en effet beaucoup plus grand qu’un album normal cm. Cela permet de mettre en valeur de maniĂšre Ă©vidente et indispensable le travail graphique de Rosinski, sur un trĂšs beau papier au grammage Ă©pais, et l’éditeur a ajoutĂ© un carnet de croquis de 18 pages pour clore le volume. ⇒ Lire la suite AbĂ©lard – Renaud DilliĂšs & RĂ©gis HautiĂšre Dargaud – 2 volumes * 2*62 pages* Le pitch Pour sĂ©duire la jolie Épilie, AbĂ©lard ne voit qu’une solution lui dĂ©crocher la lune ! Direction l’AmĂ©rique, le pays qui a inventĂ© les machines volantes. ArmĂ© de son banjo et de son chapeau Ă  proverbes, il se lance sur les routes de campagne, rencontre des Tsiganes, puis Gaston, un ours grincheux avec qui il va partager un bon bout de chemin. Mon avis Attention ceci est un petit chef-d’oeuvre, mais surtout un OVNI ! Surtout ne vous fiez pas aux illustrations de cette bande dessinĂ©e en deux tomes qui ne ressemble Ă  aucune autre, car vous risquez de vous tromper complĂštement de cible ! Le dessin de Renaud DiellĂšs, trĂšs grandes cases aux dessins qui semblent d’une grande naĂŻvetĂ© et aux couleurs pastel, laissent Ă  penser que l’ouvrage est destinĂ© Ă  des enfants de 3 Ă  disons
 7 ans. Mais en fait, pas du tout ! Ne faites pas lire ça Ă  un bout de chou, il risque de ne rien y comprendre ou, pire, d’en sortir un brin traumatisĂ© car l’histoire ne s’adresse pas aux tout-petits. * ⇒ Lire la suite Dorian Gray – Corominas Galerie Daniel Maghen – 90 pages – € * Le pitch Dorian Gray, jeune dandy sĂ©ducteur et mondain, a fait ce vƓu insensĂ© garder toujours l’éclat de sa beautĂ©, tandis que le visage peint sur la toile par son ami Basil assumerait le fardeau de ses passions et de ses pĂ©chĂ©s. Et de fait, seul vieillit le portrait oĂč se peint l’ñme noire de Dorian qui, bien plus tard, dira au peintre Chacun de nous porte en soi le ciel et l’enfer. » Mon avis Il s’agit d’une adaptation tout Ă  fait fidĂšle de l’oeuvre majeure d’Oscar Wilde, Le portrait de Dorian Gray, dont je ne vous ferais pas l’injure de rappeler l’intrigue. Et c’est une rĂ©ussite absolue, car si l’essence du roman est lĂ , elle magnifiĂ©e par des illustrations d’une beautĂ© somptueuse . * * C’est une BD, bien sĂ»r, mais c’est avant tout une oeuvre d’art. 68 planches de graphismes superbes, mais surtout, surtout, des centaines de tableaux absolument splendides, pour autant de de vignettes peintes Ă  l’aquarelle, de la simple case Ă  la pleine planche, dans une mise en page dĂ©structurĂ©e, mais extrĂȘmement lisible ⇒ Lire la suite Le dernier pharaon – François Schuiten & Laurent Durieux Dargaud – 92 pages – € Le pitch Par Horus, demeure ! » Le souvenir de la Grande Pyramide hante Ă  nouveau Mortimer. Ses cauchemars commencent le jour oĂč il Ă©tudie d’étranges radiations qui s’échappent du Palais de Justice de Bruxelles un puissant champ magnĂ©tique provoque des aurores borĂ©ales, des pannes dans les circuits Ă©lectroniques et d’épouvantables hallucinations chez ceux qui y sont exposĂ©s. La ville est aussitĂŽt Ă©vacuĂ©e et enceinte d’un haut mur. Pour venir Ă  bout du rayonnement, l’armĂ©e a conçu un plan qui met en pĂ©ril l’avenir du monde. Pour Blake et Mortimer, malgrĂ© leurs vieilles querelles, malgrĂ© leur Ăąge, il va s’agir de repartir Ă  l’aventure, vers une Bruxelles abandonnĂ©e pour tenter encore une fois de sauver le monde. Et s’apercevoir que la zone interdite n’est pas si abandonnĂ©e que cela. Ce qu’ils trouveront lĂ  est en lien avec leur aventure passĂ©e, celle qui les avait menĂ©s au temps de leur jeunesse, vers les mystĂšres de la Grande Pyramide. Mon avis Pour beaucoup, un album de Blake et Mortimer scĂ©narisĂ© en partie et dessinĂ© par François Schuiten relevait du pur fantasme. Et pourtant, il l’a fait ! Vous imaginez avec quelle curiositĂ© – mais aussi quelle apprĂ©hension – j’ai ouvert le volume dont la magnifique – splendide ! – couverture me narguait depuis au moins
 deux minutes oui, impossible d’attendre, j’ai craquĂ© !. * ⇒ Lire la suite ♠ Les autres sĂ©lections du Tourne Page consacrĂ©es Ă  la BD ♠ Les grandes sĂ©ries et sagas de la BD Tintin, AstĂ©rix, Lucky Luke, Spirou les meilleurs classiques de la BD BD les meilleurs romans graphiques BD adultes le meilleur du one shot Lectures vacances le tour du monde en 12 BD Les meilleures BD Ă  offrir pour NoĂ«l Rappel le modĂšle Ă©conomique du Tourne Page repose sur le principe de l’affiliation. En cliquant sur le lien permettant d’accĂ©der au partenaire du Tourne Page, Amazon, pour acquĂ©rir un livre conseillĂ©, le visiteur permet au Tourne Page de percevoir une commission sur le chiffre d’affaires rĂ©alisĂ© par son intermĂ©diaire. Le Tourne Page a Ă©tĂ© créé pour la promotion du livre et de la lecture. Pour que l’entreprise puisse vivre et prospĂ©rer elle reprĂ©sente un investissement en temps quotidien considĂ©rable mais aussi pour qu’elle garde son indĂ©pendance, il est essentiel que les visiteurs passent par ces liens pour acheter les livres qu’ils ont identifiĂ©s sur le site.
Heureusement le trait simple et sans chichi d’HĂ©loĂŻse Chochois aide Ă  se concentrer sur le rĂ©cit et le monceau de donnĂ©es Ă  digĂ©rer. Acheter cette BD. Intelligences artificielles : Miroir de nos vies, par FibreTigre, Arnold Zephir (scĂ©nario) et HĂ©loĂŻse Chochois (dessin), chez Delcourt. Sorti le 6 mars, 19,99 euros.
Steven appleby / FrĂ©dĂ©ric benaglia / Charles berberian et michĂšle standjofski / Marc boutavant / Claire braud / Patrick chappatte / Tommy dessine / Anne didier & olivier muller / Antoine dole / Ă©lodie dornand de rouville / FrĂ©dĂ©ric felder / James ferguson / Jacques ferrandez / Emilie gleason / Emmanuel guibert / Elsie herberstein / Jeroen janssen / Diane le feyer / Pascal lemaĂźtre / Guillaume long / Françoise mouly / Vahram muratyan / François olislaeger / Matthias picard / Plantu / AurĂ©lie pollet / Robin / Mathieu sapin / Eleonore scardoni / SergueĂŻ / Posy simmonds / Jean-philippe stassen / Caroline sury / Marcelino truong / Nicolas wild / Steven applebySteven Appleby est artiste et dessinateur de presse. Dragman, un roman graphique son premier a Ă©tĂ© distinguĂ© en 2021 par le Prix du jury Ă  AngoulĂȘme. Un prix qui rĂ©compense une Ɠuvre qui n’entre dans aucune case. C’est justement le cas de Steven, femme trans qui a gardĂ© le prĂ©nom et le sexe de sa naissance. Il ou elle “I’m easy!” a publiĂ© son premier comic strip il y a 35 ans dans le magazine culte et culturel New Musical Express, puis acquis une solide notoriĂ©tĂ© en dessinant pour les journaux anglais. Son thĂšme favori ? La bizarrerie des gens normaux. Ou le benagliaFrĂ©dĂ©ric Benaglia est directeur artistique des revues lecture chez Bayard Presse J’aime lire, Je bouquine. Son mĂ©tier consiste Ă  inventer l’aspect visuel des magazines les dessins, les couleurs, et mĂȘme la forme des lettres on dit charte graphique, maquette et typographie. Il est aussi dessinateur il illustre AdĂ©lidĂ©lo, la petite hĂ©roĂŻne de Pomme d’api et plein d’autres livres jeunesse. Il est diplĂŽmĂ© de l’école Estienne Ă  Paris on dit École supĂ©rieure des arts et industries graphiques.Charles berberian et michĂšle standjofskiCharles Berberian et MichĂšle Standjofski sont auteurs de bande dessinĂ©e. L’une dirige la filiĂšre illustration et BD Ă  l’AcadĂ©mie libanaise des Beaux-Arts. L’autre a longtemps constituĂ© la moitiĂ© de Dupuy-Berberian, un duo prolifique distinguĂ© par le Grand prix de la ville d’AngoulĂȘme pour une Ɠuvre rĂ©alisĂ©e Ă  4 mains et 2 crayons, sans que, fait rarissime, l’on puisse distinguer le scĂ©nariste du dessinateur. Charles vient de publier Les Amants de Shamhat “un Ă©pique mĂ©nage Ă  trois en MĂ©sopotamie” et MichĂšle, Antonio, qui suit les pĂ©rĂ©grinations d’un de ses aĂŻeux boutavantMarc Boutavant est auteur et illustrateur. Il a grandi dans un village en lisant Le Journal de Mickey et un jour, on ne sait pas comment, il s’est retrouvĂ© Ă  Paris Ă  Ă©tudier les arts graphiques. Un autre jour, juste avant l’an 2000, “un stylet en plastique m’a poussĂ© dans la main droite. Ça a Ă©tĂ© la rĂ©volution.” Il s’est mis Ă  dessiner sur ordinateur et a intĂ©grĂ© l’atelier des Vosges oĂč bullaient jeux de mots plein d’auteurs nouveaux et intĂ©ressants. Emmanuel Guibert lui propose de dessiner l’histoire d’un petit Ăąne comme vous et moi. “Pas question, la BD, c’est trop fatiguant.” On connaĂźt la suite dix-sept ans que ca dure – chaque mois dans J’aime Lire et en Ă©pisodes tĂ©lĂ©visĂ©s. En 2007, son hĂ©ros Mouk, vaguement petit ours, vaguement lui-mĂȘme, fait le tour du monde Ă  vĂ©lo, puis devient un dessin animĂ©. En 2013, il illustre le premier roman d’une sĂ©rie Ă©crite par Colas Gutman. C’est Chien pourri qui ressemble fort Ă  un autre chien, Dix-huit dans Ariol, mais chut.Claire braudClaire Braud est auteure de bandes dessinĂ©es. Son album Mambo a reçu le prix Artemisia de la BD fĂ©minine, proclamĂ© chaque annĂ©e le jour de la naissance de Simone de Beauvoir, ce qui ne l’a pas empĂȘchĂ©e de s’attaquer Ă  un sujet pas forcĂ©ment fĂ©minin pour son album Chantier interdit au public. C’est l’adaptation d’une thĂšse de sociologie sur les conditions de travail dans les grandes entreprises du bĂątiment français. Elle a co-rĂ©alisĂ©, avec Vanessa Dougnac et Fabrice Launay, un documentaire en animation pour ARTE A Wonderful chappattePatrick Chappatte est dessinateur de presse. Depuis toujours en Une du Temps, le dimanche pour la Neue ZĂŒrcher Zeitung et souvent pour le New York Times. Il a Ă©tĂ© le premier non-amĂ©ricain Ă  ĂȘtre distinguĂ© par l’Overseas Press Club of America, catĂ©gorie “best cartoons on international affairs”. Il est Ă©galement auteur de reportages en bande dessinĂ©e Ă  Gaza en guerre, dans les bidonvilles de Nairobi, avec les gangs du Guatemala et dans les couloirs de la mort amĂ©ricains. Avec Plantu et Kofi Annan, il prĂ©side la fondation Cartooning for Peace, un rĂ©seau international de 145 dessinateurs et caricaturistes dont l’engagement consiste Ă  “ne pas baisser le crayon.”Tommy dessineTommy Dessine est, comme son pseudo judicieusement choisi l’indique, dessinateur. Il est aussi dijonnais d’origine et diplĂŽmĂ© de Sciences Po. AprĂšs avoir dirigĂ© un groupe du CAC 40, il a mis de cĂŽtĂ© sa passion pour le management afin de se consacrer – au soulagement de ses parents – Ă  une activitĂ© sĂ©rieuse. Dessin de presse, illustrations en direct, croquis, la holding Tommy Dessine Inc. propose une large gamme de produits de qualitĂ©, dont un Ă©chantillon reprĂ©sentatif vous est proposĂ© aujourd’hui. Le reste de la gamme sur didier & olivier mullerAnne Didier et Olivier Muller sont auteurs de bandes dessinĂ©es. Pour s’amuser, un jour, ils ont inventĂ© Anatole Latuile, un Ă©colier gaffeur. 180 numĂ©ros de J’aime Lire plus tard, le coquin hirsute ou le contraire a toujours neuf ans, a toujours la mĂȘme maĂźtresse et est toujours dessinĂ© par ClĂ©ment Devaux. Anatole Latuile c’est aussi 13 best-sellers de la collection BD Kids de Bayard, 52 Ă©pisodes d’un dessin animĂ© sur France 3 et 1 escape game Ă  Paris. Mazette ! Est-ce qu’il y a une vie sans Anatole ? Oui, une autre BD – Émile et Margot. Et une vie avant Anatole ? Anne Ă©tait prof de français avec une idĂ©e fixe donner le goĂ»t de l’écriture. Finalement, c’est elle qui a fini par prendre la plume. Quant Ă  Olivier, il a Ă©tĂ© bibliothĂ©caire dans une maison d’enfants Ă  caractĂšre social et il lui arrive d’écrire des livrets d’opĂ©ra pour dole Antoine Dole Mr Tan est auteur de romans et de bandes dessinées. Quand il avait 14 ans, il était timide, alors il a commencé à dessiner dans ses cahiers une petite fille qui lui permettait de dire tout haut ce qu’il pensait tout bas. C’est ainsi qu’est née Mortelle Adèle, qui clame, entre autres “Moi j’aime personne et j’aime pas tout le reste” et “Poussez-vous les moches !” Depuis, les 16 tomes de la BD Mortelle Adèle se sont vendus à 2 250 000 exemplaires. Et ce n’est que le début il existe un magazine Mortelle Adèle Mickey n’a qu’à bien se tenir, des produits dérivés Mortelle Adèle, une chanson Mortelle Adèle en duo avec Aldebert et même un album collector, Mortelle Adèle au pays des contes défaits. Mais tout ça ne serait jamais arrivé sans internet pendant ses études, Antoine a tenu un blog où il publiait des textes littéraires. Un éditeur les a découverts et lui a proposé de publier son premier roman. Depuis, il écrit beaucoup 12 romans et 70 albums de BD, quand même et continue de créer des personnages qui, tous, “questionnent les normes”. Le dernier-né s’appelle Simon Portepoisse. Ă©lodie dornand de rouvilleElodie Dornand de Rouville est artiste et illustratrice. DiplĂŽmĂ©e des Beaux-Arts de Paris, elle s’installe en CorĂ©e sur un coup de tĂȘte, parce qu’elle aime ĂȘtre lost in translation. SĂ©rigraphie, installation, dessin, peinture, graffiti-paper, sound-mapping elle multiplie les mĂ©dias et les perspectives et expose rĂ©guliĂšrement Ă  SĂ©oul depuis 2005. Elle a Ă©tĂ© artiste en rĂ©sidence Ă  Beppu au Japon, invitĂ©e de l’Institut français de Fukuoka, du Art Festival de Yeosu et du Mac Val de CrĂ©teil. A l’occasion de l’annĂ©e France-CorĂ©e, elle a publiĂ© Ă  l’Atelier des Cahiers Croquis de CorĂ©e, un guide illustrĂ© de la culture corĂ©enne, Ă©crit avec l’anthropologue Benjamin felderFrĂ©dĂ©ric Felder est auteur, dessinateur, acteur et Ă©diteur, laurĂ©at en 2010 du prix du ”Off du Off” du festival d’AngoulĂȘme, le distinguĂ© prix Schlingo. Pendant ses Ă©tudes aux Beaux-Arts de Perpignan, il publie des planches pornographiques dans un hebdo du coin. Ce qui a deux consĂ©quences immĂ©diates il trouve sa vocation et se fait renvoyer de l’école. Il joue et Ă©crit pour l’émission Groland, sur Canal +, mais s’épanouit surtout en tant que dessinateur RMIste nom de plume Franky Baloney et arrive Ă  cette conclusion “Je prĂ©fĂšre ĂȘtre du bon cĂŽtĂ© du crayon pas celui qui dessine mais celui qui signe les chĂšques.” Il devient donc Ă©diteur pour un collectif originaire d’Albi, les Requins Marteaux, et reprend avec les dessinateurs Cizo et Winshluss la direction de Ferraille IllustrĂ©. Avec Cizo, il dirige aussi la collection BD Cul, qui comme son nom ne l’indique pas, est une collection de BD d’auteurs. RĂ©cemment, la Charente Libre a titrĂ© une interview de lui “Rencontre avec un allumĂ©â€.James fergusonJames Ferguson est dessinateur de presse pour le Financial Times, le quotidien anglais au million d’abonnĂ©s, imprimĂ© chaque jour dans dix-huit villes, sur quatre continents. Depuis vingt-cinq ans, il illustre la rubrique Lunch with the FT, un grand entretien sur une page. Le principe ? Un journaliste rĂ©alise l’interview d’une personnalitĂ© n’importe oĂč dans le monde, autour d’un repas au restaurant le journal rĂšgle la note, dĂ©ontologie oblige. Loin des dĂ©jeuners en ville, James Ferguson avait Ă©tĂ© repĂ©rĂ© par une Ă©ditrice du Financial Times, alors qu’il gagnait sa vie comme chauffeur de poids-lourds. C’est ainsi qu’il est entrĂ© Ă  la rĂ©daction du supplĂ©ment “bling bling” de l’austĂšre journal, judicieusement nommĂ© How to spend it
 C’est vrai ça, comment dĂ©penser son argent ? Jacques ferrandezJacques Ferrandez est auteur de bandes dessinĂ©es. NĂ© Ă  Alger pendant les â€œĂ©vĂ©nements”, installĂ© ensuite Ă  Nice, il a passĂ© plus de vingt ans Ă  narrer l’histoire commune entre la France et l’AlgĂ©rie Carnets d’Orient, en dix volumes. Il publie aussi des carnets de voyages sur les pays de la MĂ©diterranĂ©e, et adapte de la littĂ©rature en bande dessinĂ©e du polar avec Tonino Benacquista, aux grands classiques avec Pagnol et Camus. Il est contrebassiste dans un quintette de jazz et ne s’énerve plus quand on l’appelle Monsieur gleasonÉmilie Gleason est autrice de bande dessinĂ©e, laurĂ©ate en 2019 du prix RĂ©vĂ©lation au festival d’AngoulĂȘme pour son album Ted, drĂŽle de coco. “MĂ»r et libre”, “empathique, effrĂ©nĂ© et doux”, “libre foisonnant et colorĂ©â€ ce qui Ă©tait au dĂ©part son projet de fin d’études aux Arts dĂ©co de Strasbourg a emballĂ© la critique. Elle vient de publier L’Origine du Monstre, qu’elle dĂ©crit comme “plus pipi-caca”. Le point de dĂ©part ? Une mĂ©nagerie lubrique Ă  bord de l’arche de guibertEmmanuel Guibert est auteur de bandes dessinĂ©es et scĂ©nariste. Il dit souvent “Ariol c’est moi”. Et aussi “Dessiner, cela permet de dĂ©tacher des morceaux de rĂ©el et de les emporter chez soi
” Cette annĂ©e, il a reçu le prix Goscinny du Festival d’AngoulĂȘme pour l’ensemble de son Ɠuvre. On peut pas faire beaucoup mieux. Il peut tout faire d’ailleurs enchanter les petits avec ses hĂ©ros Ariol et Sardine de l’espace dessinĂ© par Joan Sfar puis Mathieu Sapin, raconter la vie des autres La Guerre d’Alan, Le Photographe, des Nouvelles d’Alain, documenter l’Histoire en BD Brune, sur la montĂ©e du nazisme, son premier livre, croquer l’Italie Italia et mĂȘme pousser la herbersteinElsie Herberstein est dessinatrice, diplĂŽmĂ©e des Arts-DĂ©co Ă  Paris. Son mĂ©tier, c’est de rĂ©aliser des reportages Ă  l’aquarelle. Depuis deux ans, elle se rend Ă  Vienne, sa ville natale, une semaine par mois, pour s’immerger dans des foyers d’accueil de nuit, des appartements de rĂ©insertion, des cours d’allemand pour demandeurs d’asile. Le livre qu’elle en a tirĂ© a Ă©tĂ© publiĂ©, en Autriche, sous le titre Elsies Reise durch die Vinzi-Rast. Une campagne de financement participatif est en cours pour une version française chez La BoĂźte Ă  Bulles. Elle travaille aussi sur commande mariages de la jet set, conseils d’administration, tournages de cinĂ©ma. Et ses pinceaux prĂ©fĂ©rĂ©s ? En poils de petit-gris un Ă©cureuil nordique ou en martre du vison. Et pour les couleurs ? Bleu de cĂ©rulĂ©um, Ă©carlate de cadmium, jaune de Naples, terre de Sienne brĂ»lĂ©e et gris de janssenJeroen Janssen est auteur de bande dessinĂ©e et illustrateur. Il aime le vert, celui du flanc des volcans, celui des mille collines, celui des vallĂ©es du Rwanda, oĂč il a commencĂ© Ă  Ă©crire de la BD. Il Ă©tait alors professeur Ă  l’école d’art de Nyundo, sur la rive nord du Lac Kivu, Ă  la frontiĂšre congolaise. C’était de 1990 Ă  1994. Le sujet de son premier album, Muzungu, Sluipend gif ce qui signifie “homme blanc, poison insidieux” primĂ© au festival d’Haarlem, est – pouvait-il en ĂȘtre autrement ? – le gĂ©nocide rwandais de 1994. De retour en Belgique, il vit mille vies aide-soignant en milieu psychiatrique, assistant bibliothĂ©caire, facteur, enseignant, jardinier le vert ! tout en continuant Ă  dessiner des histoires. Sur le Rwanda, Ă©videmment une fable, La Revanche de BakamĂ©, avec Pieter van Oudheusden, mais aussi sur sa Flandre natale un reportage pour la revue XXI. Il prĂ©pare un livre sur Franz Schubert et un autre sur Che Guevara. Quel rapport entre le maĂźtre de la musique romantique et l’icĂŽne de la rĂ©volution ? Aucun, Ă©videmment. C’est ça qui lui le feyer Diane Le Feyer est illustratrice pour la jeunesse et animatrice de dessins animés 2D en 2 dimensions. L’héroïne de son enfance “courait la nuit en haut des toits, un poignard florentin à la taille, des gadgets partout”. C’est Fantômette, bien sûr! Elle donne de la force à Diane, qui intègre une école d’art Emile Cohl, à Lyon car elle ne pense qu’à une chose les dessins animés. Aussitôt dit, aussitôt fait. Elle émigre en Irlande, puis au Canada pour en faire son métier, bifurque un temps vers l’animation de jeux vidéo, puis se tourne vers
 les livres pour enfants. Un jour, on l’appelle au téléphone “Bonjour, ce serait pour dessiner une petite fille insupportable”. Elle répond “Super !” La petite fille, c’est Mortelle Adèle, qu’elle dessine depuis le tome 8. C’est elle qui enseigne désormais à Emile Cohl, à des jeunes gens à qui Adèle a, peut-être, donné de la force. Pascal lemaĂźtrePascal LemaĂźtre est illustrateur et prof dans l’école oĂč jadis il Ă©tudia l’École Nationale SupĂ©rieure des Arts Visuels de La Cambre, Ă  deux pas d’ici. Serait-ce donc un “brusseleir” pur jus ? Pas du tout. Il a vĂ©cu Ă  New York City et travaillĂ© pour les meilleurs titres de la presse mondiale le New Yorker, le New York Times et le Wall Street Journal. Il a illustrĂ© les textes de gens brillants – le philosophe Edgar Morin, le cuisinier Michel Troisgros – et publiĂ© des albums pour la jeunesse Ă©crits par
 Toni Morrison, une star amĂ©ricaine, prix Nobel de littĂ©rature. Edgar, Michel, Toni, Pascal, une question comment atteindre le plein emploi de soi-mĂȘme?Guillaume longGuillaume Long est auteur et illustrateur “pour la BD jeunesse et vieillesse”. Ça va de J’aime Lire Ă  Le 1 hebdo, de TĂ©tine Man au “seul livre de cuisine Ă  offrir des heures de lecture et de rire” dixit Les Inrocks À boire et Ă  manger. C’est le nom du blog qu’il anime sur le site du Monde depuis 15 ans. C’est donc un pionnier du numĂ©rique et, aussi, un as des campagnes de financement participatif son AbĂ©cĂ©daire dĂ©licieux a Ă©tĂ© auto-Ă©ditĂ©. Il parle parfois de lui-mĂȘme Ă  la 3e personne “Guillaume Long, nĂ© au pays du chocolat et des banques, est diplĂŽmĂ© des Beaux-Arts d’une ancienne ville miniĂšre de la Loire.”Françoise moulyFrançoise Mouly est artiste, graphiste et depuis toujours ou presque, directrice artistique du New Yorker. Son mĂ©tier c’est la maĂŻeutique. L’art d’accoucher chaque semaine d’une image la couverture toujours dessinĂ©e et qu’aucune titraille ne vient complĂ©ter – de l’hebdomadaire tirĂ© Ă  un million d’exemplaires. Elle travaille avec les plus grands, en coulisses, et pourtant c’est elle qui a dessinĂ© peut-ĂȘtre la plus cĂ©lĂšbre des Unes du magazine, en septembre 2001 les tours jumelles, en noir sur fond noir, sur une idĂ©e de son mari Art Spiegelman. Avec lui, elle avait fondĂ© en 1980 la lĂ©gendaire revue graphique RAW, qui contribua Ă  faire de la bande dessinĂ©e un art adulte. A ce propos, elle Ă©tait tout juste majeure quand elle a quittĂ© Paris pour une annĂ©e sabbatique Ă  New York. Elle n’a jamais rĂ©ussi Ă  rentrer c’était fichu pour les Ă©tudes d’architecture 1er art mais pas pour le dessin et la BD 9e art.Vahram muratyanVahram Muratyan est artiste et designer graphique. Il est l’auteur de Paris vs New York, ouvrage qui cĂ©lĂšbre les deux villes Ă  travers un match visuel et amical, puis de Tick Tock, illustrant nos vies Ă  mille Ă  l’heure. Pour M le Magazine du Monde, il a croquĂ© chaque semaine la ville puis les people, et apparait rĂ©guliĂšrement dans Elle. De Prada Ă  Air France, il choisit ses collaborations avec soin. A l’étĂ© 2016, il est l’invitĂ© de la revue Feuilleton pour un numĂ©ro spĂ©cial La France vue de l’étranger et prĂ©pare son prochain livre visuel pour olislaegerFrançois Olislaeger est dessinateur et auteur de bandes dessinĂ©es. Un rapide coup d’oeil Ă  ses oeuvres amĂšne cette conclusion incontournable. C’est un joyeux omnivore dessins d’actu pour la presse quotidienne, illustrations pour la littĂ©rature jeunesse, reportages dessinĂ©s, installations diverses. Ah si, une constante, le spectacle vivant. AprĂšs sept annĂ©es de reportages au Festival d’Avignon, il publie Carnets d’Avignon et s’aperçoit qu’il aurait voulu apprendre Ă  danser. Il s’en entretient avec Mathilde Monnier, chorĂ©graphe. La rencontre entre le dessinateur et la danseuse accouchera d’une BD sur le processus crĂ©atif Mathilde – Danser aprĂšs tout. Il a aussi Ă©crit et illustrĂ© la biographie Marcel Duchamp – Un petit jeu entre moi et je. Il vivait Ă  Mexico jusqu’à cet Ă©tĂ©. Chaque jour, il peint une fleur fraĂźche et poste l’aquarelle sur picardMatthias Picard est auteur de bande dessinĂ©e. Il Ă©voque ses jeunes annĂ©es avec une certaine Ă©loquence “J’ai grandi Ă  Reims, la ville du champagne. J’ai Ă©tĂ© Ă©tudiant en graphisme Ă  Chaumont, la ville du tuning. J’ai fait l’École des arts dĂ©coratifs Ă  Strasbourg, la ville de la saucisse”. Il collabore au fanzine “de qualitĂ© supĂ©rieure” Ecarquillettes, Ă  la revue Lapin de l’éditeur de BD L’Association puis publie un album documentaire, Jeanine, sur une voisine prostituĂ©e Ă  la vie hĂ©roĂŻque. Son album suivant, Jim Curious, sans paroles et en 3D, raconte un petit scaphandrier explorant les fonds marins. Il a Ă©tĂ© publiĂ© dans 30 pays sans frais de traduction, donc. Ça a plu au chanteur Matthieu Chedid, qui lui a demandĂ© de mettre sa musique en dessins dans un livre-disque. Il vient de sortir la suite des aventures de Jim, Voyage Ă  travers la jungle. Et la suite des aventures de Matthias ? “J’ai vĂ©cu dix ans Ă  Paris, la ville du nougat et vis aujourd’hui Ă  Marseille, la capitale de la France”.PlantuPlantu est dessinateur de presse. Il a vendu des escabeaux aux Galeries Lafayette, ce qui est un bon poste pour gravir les Ă©chelons. Il publie son premier dessin dans Le Monde en octobre 1972, sur la guerre du Vietnam. Il est en Une quotidiennement Ă  partir de 1985. Six ans plus tard, il obtient le “Prix du document rare” au Festival du Scoop d’Angers, pour avoir fait apposer sur le mĂȘme dessin les signatures du leader de l’OLP Yasser Arafat et de Shimon Peres, alors ministre des Affaires Ă©trangĂšres israĂ©lien, un peu plus d’un an avant les Accords d’Oslo. En 2006, il organise avec le SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l’ONU, Kofi Annan, un colloque Ă  New York qui sera Ă  l’origine de Cartooning for Peace, un rĂ©seau international de 145 dessinateurs et caricaturistes dont l’engagement consiste Ă  “ne pas baisser le crayon.”AurĂ©lie polletAurĂ©lie Pollet est rĂ©alisatrice de films animĂ©s et illustratrice. Ce qu’elle aime, c’est inventer des images pour parler du rĂ©el. Tout l’intĂ©resse la physique quantique Les chats de Schrödinger chez Poing; la Mafia AddioPizzo dans la revue Gibraltar, Paris elle a lancĂ© The Parisianer, un projet oĂč 200 illustrateurs ont créé la Une d’un magazine imaginaire. Elle anime des Ă©missions et des documentaires pour Arte Karambolage, Culte, lecteurs sous influences avec le journaliste David Brun Lambert, sur des romans qui ont changĂ© la vie de leurs lecteurs et bientĂŽt Les Espionnes racontent avec ChloĂ© Aeberhardt. Elle est diplĂŽmĂ©e des Arts DĂ©cos Ă  Paris. RobinRobin est auteur de bandes dessinĂ©es, directeur artistique du magazine Popi et illustrateur. D’ailleurs, il ne s’appelle pas du tout Robin mais Pascal. Sa ressemblance frappante avec un superhĂ©ros – l’acolyte de Batman – lui a valu ce surnom, qu’il a adoptĂ© comme nom de plume. VoilĂ  pour la petite histoire. Quant Ă  la grande Histoire, il adore tout particuliĂšrement les 17e, 13e et 1er siĂšcles il a publiĂ© un rĂ©cit graphique autour de Titus van Rijn, Le Fils de Rembrandt, puis a passĂ© trois ans Ă  dessiner Povorello, une biographie de François d’Assise et, enfin, vient de remporter un prix Ă  AngoulĂȘme pour Les Larmes d’Esther. En 2014, le concept store Colette l’a invitĂ© Ă  exposer les Skuggis, une sĂ©rie de photos, souvent des paysages, dans laquelle sont incrustĂ©s des personnages dessinĂ©s, souvent amoureux. Ce sont des Skuggis qui illustrent le programme que vous avez entre les sapinMathieu Sapin est dessinateur de bande dessinée. Après avoir partagé son atelier avec la fine fleur du 9e Art Blain, Sattouf, Sfar, il invente un héros à qui la bière donne des super pouvoirs Supermurgeman et fait un carton chez les enfants avec Sardine de l’espace et Akissi. La quarantaine approchant, il décide de s’attaquer à un sujet tout aussi marrant la République française. Il publie les albums documentaires – Campagne Présidentielle et Le Château sur François Hollande – et réalise Le Poulain pour le cinéma. Et il y a son best-seller, Gérard, sur les cinq ans qu’il a passés dans les pattes de Depardieu. Son prochain album, une nouvelle chronique présidentielle, sort dans trois jours chez Dargaud. Le titre ? Comédie scardoniÉlĂ©onore Scardoni est illustratrice, graphiste et graveuse. Son truc c’est la taille-douce – qui consiste Ă  tracer des sillons millimĂ©triques avec une pointe en acier. Mais elle maĂźtrise aussi les stylets numĂ©riques et la palette graphique. Elle aime la science-fiction, les mondes imaginaires et le Nord son dernier album, La Grande Utö, porte le nom d’une Ăźle finlandaise. Elle est laurĂ©ate du prix de la premiĂšre Ɠuvre en bande dessinĂ©e de la FĂ©dĂ©ration dessine dans Le Monde depuis 1982. Il y a quelques annĂ©es encore, il passait rĂ©guliĂšrement des bureaux du service Culture Ă  la terrasse du journal par l’extĂ©rieur et pieds nus. Outre la varappe urbaine, il travaille ses talents au pluriel. Chanteur, compositeur, il est l’auteur de plusieurs disques L’Homme Nu, 2007, label Nocturne, mais aussi de romans Dieu, les anges et la femme, Ă©d. Seuil, 2001. En 2000, il signe un “carnaval des Droits de l’Homme” dans les rues de Nice. Il aime que ses dessins offrent plusieurs lectures. SergueĂŻ s’appelle en rĂ©alitĂ© Sergio. Il est officiellement simmondsPosy Simmonds est un joyau de la couronne britannique dessinatrice de presse, auteure de romans graphique et membre de la SociĂ©tĂ© royale de littĂ©rature – l’équivalent de l’AcadĂ©mie française. À 9 ans, elle dessine des comics pleins de crimes et de filles atypiques. À 23 ans, elle illustre des pages dans The Sun, The Times et Cosmopolitan, puis, Ă  27 ans, dans The Guardian. À 32 ans, elle y inaugurait dix ans d’un strip hebdomadaire sur la bourgeoisie anglaise de gauche. Enfin, Ă  42 ans rĂ©volus, elle se lance dans le roman graphique d’abord Gemma Bovery, inspirĂ© de Gustave Flaubert, adaptĂ© au cinĂ©ma par Anne Fontaine ; puis Tamara Drewe, d’aprĂšs Thomas Hardy, grand prix de l’Association des Critiques et journalistes de BD, adaptĂ© au cinĂ©ma par Stephen Frears ; enfin Cassandra Darke, d’aprĂšs Charles Dickens, sĂ©lectionnĂ© pour le prix du polar cette annĂ©e Ă  AngoulĂȘme. Elle a aussi Ă©crit pour la jeunesse, sait imiter la reine d’Angleterre et produire, avec ses mains, de mĂ©lodieux bruits de pets. Jean-philippe stassenJean-Philippe Stassen est dessinateur de bande dessinĂ©e. A 15 ans, pour rembourser des frais de nettoyage d’un rideau de fer Ă  LiĂšge, sur lequel son ami Hafid et lui-mĂȘme avaient rĂ©alisĂ© une magnifique fresque, il accepte un premier travail rĂ©munĂ©rĂ© une BD sur l’immigration marocaine en Belgique. En 1994, l’actualitĂ© rwandaise change le cours de sa vie. Il publie DĂ©ogratias – une fiction graphique sur un jeune gĂ©nocidaire – et continue ensuite Ă  s’intĂ©resser Ă  l’histoire des anciennes colonies belges. En 2005, installĂ© au Rwanda, il prend six mois pour lire Heart of Darkness de Joseph Conrad en Il en fait un livre avec l’historien Sylvain Venayre. Ses amis, et mĂȘme ceux qui ne le sont pas, lui reconnaissent un certain talent de cuisinier ah les boulets sauce lapin. Retour aux sources, son prochain livre Les Gentils se dĂ©roule Ă  LiĂšge. Il vit Ă  suryCaroline Sury est auteure de BD et artiste graphique. Elle revendique une dĂ©marche underground et militante. Mais pas seulement elle a longtemps illustrĂ© le supplĂ©ment hebdo – pas vraiment punk – du quotidien La Provence. Elle a fondĂ© il y a vingt-cinq ans la maison d’édition d’avant-garde Le Dernier Cri, Ă  la Friche la Belle de Mai Ă  Marseille, dont les livres, aux tirages ultra-limitĂ©s, sont imprimĂ©s Ă  la main. Elle est l’auteure de BĂ©bĂ© 2000 et Cou Tordu chez L’Association, deux rĂ©cits graphiques oĂč elle parle d’elle. Elle a un temps rangĂ© ses crayons pour sortir le cutter et rĂ©alisĂ© des travaux en papier dĂ©coupĂ©. Un temps seulement ! Sa nouvelle BD Un matin avec Mademoiselle Latarte est en sĂ©lection officielle cette annĂ©e et fait donc partie des “43 livres triĂ©s sur le volet”– c’est ainsi que le Festival les prĂ©sente – parmi lesquels seront distinguĂ©s, demain Ă  la mĂȘme heure, six albums. Le suspense est truongMarcelino Truong est illustrateur et auteur de bandes dessinĂ©es. Il a commencĂ© Ă  raconter son enfance voyageuse en 2012 dans Une si jolie petite guerre – Saigon 1961-63, son premier roman graphique. Il relate la dĂ©cennie suivante dans Give Peace a Chance paru en 2015 chez DenoĂ«l wildNicolas Wild est auteur de bandes dessinĂ©es, ancien Ă©lĂšve de l’atelier d’illustration de la Haute Ă©cole des arts du Rhin – les Arts-DĂ©co de Strasbourg – et diplĂŽmĂ© des Beaux-Arts de Boston. Son pĂšre est pasteur, ce qui aurait pu le lancer sur la voie de l’étude du bien, du mal et de l’existence de Dieu. Mais non. Il a certes publiĂ© Ainsi se tut Zarathoustra, distinguĂ© par le prix France Info de la bande dessinĂ©e d’actualitĂ© et de reportage, un livre qui, malgrĂ© son titre prometteur, n’a pas grand chose Ă  voir avec le monothĂ©isme. Il a sorti chez La BoĂźte Ă  Bulles, Kaboul Requiem, troisiĂšme volet d’une trilogie afghane.
Lemicrocosme français de la bande-dessinĂ©e est en deuil car il vient de perdre l’un de ses plus illustres reprĂ©sentant. Le dessinateur Jean-Claude MĂ©ziĂšres est dĂ©cĂ©dĂ© Ă  l’ñge de 83
Bande dessinĂ©eBienvenue dans l'univers bande dessinĂ©e ! Classiques de la littĂ©rature en BD SĂ©lection de l'Ă©tĂ© action et aventureDĂ©couvre notre sĂ©lection de BD action & aventure ! SĂ©lection de l'Ă©tĂ© BD jeunessePartez en vacances avec nos hĂ©ros et hĂ©roĂŻnes jeunesse ! Vous ĂȘtes plutĂŽt ... Collections Des univers auteurs aventure, fantastique, science-fiction, jeunesse, roman graphique, grands classiques
 Ă©vadez-vous avec les bandes dessinĂ©es Vents d’Ouest.... Agenda VidĂ©os ActualitĂ©s Entre les grandes oeuvres patrimoniales et les crĂ©ations originales, redĂ©couvrez les personnages emblĂ©matiques Disney dans des ouvrages exceptionnels. SĂ©lections spĂ©ciales Source GFK 2022 semaine 30... Emportez cowboy, dieux de la mythologie, vaisseaux spatiaux, dragons et monstres gothiques dans vos valises avec... Juillettistes, aoĂ»tiens, vacanciers ou travailleurs, profitez de notre sĂ©lection rĂ©cits complets pour faire le... Le futur n'attend pas !...
PierreLe Pivain alias Le Pixx est illustrateur et dessinateur. De 1988 au 1991, il a Ă©tudiĂ© le d.. Biographie, bibliographie, lecteurs et citations de Le Pixx. Pierre Le Pivain alias Le Pixx est illustrateur et dessinateur. De 1988 au 1991, il a Ă©tudiĂ© le d.. fermer. Accueil Mes livres Ajouter des livres. DĂ©couvrir. Livres Auteurs Lecteurs Critiques Citations Listes Quiz Groupes TOKYO AFP - Quand Katsuhiro Otomo, crĂ©ateur du manga Akira, et Naoki Urasawa, le "papa" de Monster ou 20th Century Boys, rencontrent Emmanuel Lepage et Bastien VivĂšs, des auteurs français de BD, tous reconnaissent des influences rĂ©ciproques mais constatent qu'ils ne font pas le mĂȘme mĂ©tier. "Des auteurs de manga japonais ont Ă©tĂ© inspirĂ©s dans les annĂ©es 1980 par les images du dessinateur français Moebius, et une nouvelle forme d'expression est alors apparue dans le manga, notamment dans la science-fiction, par un dessin plus tridimensionnel", explique Masato Hara, traducteur de BD suite aprĂšs la publicitĂ© "Inversement, aujourd'hui, les jeunes gĂ©nĂ©rations d'auteurs occidentaux, comme Bastien VivĂšs, subissent assurĂ©ment l'influence des mangas nippons", ajoute-t-il, prĂ©cisant toutefois qu'il n'y a pas nĂ©cessairement des points communs saillants dans les dessins. De passage Ă  Tokyo pour la premiĂšre Ă©dition d'une foire de la bande dessinĂ©e internationale Kaigai Manga festa, Emmanuel Lepage confirme "Lorsque le premier manga Akira est sorti en France en 1990, j'avais dĂ©jĂ  publiĂ© quatre ou cinq albums. Cet ouvrage monumental, qui s'Ă©tend sur quelque pages, m'a cependant ouvert des portes sur une autre façon de raconter, car le manga, de par son mode de publication, peut dĂ©velopper des thĂ©matiques beaucoup plus complexes, beaucoup plus intĂ©ressantes, beaucoup plus intimes, peut partir dans des zones narratives auparavant inexplorĂ©es dans la BD". Les mangas sont gĂ©nĂ©ralement publiĂ©s au Japon sous forme de feuilleton dans des hebdomadaires ou des mensuels, avant d'ĂȘtre compilĂ©s en recueils. Ces sagas, en noir et blanc le plus souvent et dont chaque Ă©pisode s'Ă©tend sur une dizaine ou une vingtaine de pages, durent des annĂ©es, voire des dĂ©cennies. Les mangas sont ainsi un peu Ă  la BD ce que les sĂ©ries TV sont au long-mĂ©trage. De ce fait, "les auteurs de mangas sont trĂšs ambitieux, crĂ©ent de vĂ©ritables univers plein de personnages aux relations complexes, font du spectacle, suscitent de l'Ă©motion", note Bastien VivĂšs, jeune auteur remarquĂ© pour "Le goĂ»t du Chlore" ou "Polina". Lui-mĂȘme se dit de plus en plus tentĂ© par la façon de procĂ©der des dessinateurs suite aprĂšs la publicitĂ© Les "mangaka" envient la libertĂ© des auteurs de BD Mais les auteurs de mangas nippons, les "mangaka", ont tendance Ă  envier leurs collĂšgues europĂ©ens Ă  qui les Ă©diteurs donnent un ou deux ans pour rĂ©aliser un album en toute libertĂ©. "L'expression figurative dĂ©veloppĂ©e dans la BD est fascinante. Quand on ouvre une BD, les yeux s'arrĂȘtent et s'attardent sur chaque image qui a sans doute nĂ©cessitĂ© beaucoup de temps. C'est un autre monde, extraordinaire, mais peut-ĂȘtre trop limitĂ© en genres", juge Nishi, dessinateur japonais d'une trilogie autobiographique sur une tranche de vie Ă  Paris. "C'est vrai que j'aime que le lecteur ait Ă  manger dans une image et il me faut une semaine pour rĂ©aliser une planche", confirme le Belge François Schuiten, Ă©galement conviĂ© Ă  Tokyo pour rencontrer Naoki Urasawa qui, lui, doit livrer 20 pages par suite aprĂšs la publicitĂ© "Publier des mangas tout en couleurs est un rĂȘve", assure M. Urasawa, mais "pour le faire il faut des capacitĂ©s cognitives trĂšs diffĂ©rentes de celles nĂ©cessaires pour dessiner du manga", insiste-t-il. De fait, comme le souligne le scĂ©nariste français BenoĂźt Peeters, alors que son compĂšre Schuiten dessine et colorie tout, tout seul, en prenant son temps, les "mangaka" oeuvrent Ă  un rythme infernal sous la tutelle d'un Ă©diteur trĂšs impliquĂ© dans l'orientation des histoires et avec des assistants, indispensables pour achever les planches dans les temps. "En cela, les mangaka sont comparables Ă  des rĂ©alisateurs de films" dirigeant leur Ă©quipe sous l'oeil implacable du producteur, remarque M. Peeters. Une comparaison d'autant plus pertinente que certains, comme le crĂ©ateur d'Akira, Otomo, jonglent entre les deux mĂ©tiers de metteur en scĂšne et auteur de manga. "Et peut-ĂȘtre que les mangaka et les dessinateurs de BD ne font tout simplement pas le mĂȘme mĂ©tier, que les seconds ont plus de points communs avec des illustrateurs", conclut Nishi. . 384 46 781 80 200 84 382 567

dessinateur de bd tourne vers la science fiction