BonjourNous allons Ă la plage de beauduc depuis plusieurs annĂ©es et on campĂ©e plusieurs jours ( le bonheur đ) . Aujourd'hui sa fait deux ans que nous y sommes pas aller et on souhaiter y passer quelque jours au mois d'aoĂ»t 2018 ,aprĂšs consultation de diffĂ©rents site internet j'ai pu lire que le site Ă©tais complĂštement fermĂ© on ne pouvais plus aller jusqu'Ă u bord de l'eau en
Temps de lecÂture 10 minutesChapitre XII On se souÂvienÂdra longÂtemps, touÂjours sans doute, des jourÂnĂ©es qui suivirent. Le bapÂtĂȘme de Nono, la ferÂveur de ce petit, le sĂ©rieux de Colette et de BerÂnard, qui, conscients dĂ©sorÂmais de leur rĂŽle de parÂrain et marÂraine, le remÂplirent Ă merÂveille. Puis, sur lâhumble petite table de la rouÂlotte, repeinte Ă neuf, un goĂ»Âter dont les gĂąteaux de BerÂnaÂdette faiÂsaient les frais, et des draÂgĂ©es de toutes couÂleurs Ă profusion. Si bien que Nono, Ă©paÂnoui de bonÂheur, retrouÂvait un peu son franc-parÂler et dĂ©clarait â La rouÂlotte est comme mon Ăąme, elle a fait peau neuve. Et il ajouÂtait, en contemÂplant les friandises â AttenÂtion ! Pas de gourÂmanÂdise ! Je ne veux plus lâombre dâune tache dans mon cĆur. Huit jours plus tard, autre fĂȘte, non moins Ă©mouÂvante, non moins belle. Les deux petits gars sont confirÂmĂ©s cĂŽte Ă cĂŽte, parÂmi beauÂcoup dâautres, sous les regards attenÂdris de leur vieux curĂ©. Ils suivent la cĂ©rĂ©ÂmoÂnie avec une attenÂtion, une piĂ©ÂtĂ© qui ne laissent aucun doute sur leur comprĂ©hension. Et tout est joie en cette fin de vacances. La veille de la renÂtrĂ©e, sous la fenĂȘtre de Colette et dâAnnie, BerÂnard, le nez en lâair, freÂdonne dâun ton volonÂtaiÂreÂment contenu Jâaime surÂtout ma Paimpolaise Qui mâattend au pays breton⊠Deux tĂȘtes paraissent, et deux voix moqueuses disent ensemble â Quâest-ce qui te prend ? BerÂnard senÂtiÂmenÂtal ! Tu es sĂ»reÂment malade. Mais BerÂnard contiÂnue. Sa voix a des intoÂnaÂtions fanÂtaiÂsistes et il redit, avec une mimique romanÂtique, la main sur le cĆur Jâaime surÂtout ma Paimpolaise Qui mâattend au pays breton⊠Les deux petites nây tiennent plus. Elles accourent. â Vas-tu finir cette comĂ©Âdie ? Câest groÂtesque ! Il ne manÂqueÂrait plus que de tâentendre nous annonÂcer tes fiançailles. BerÂnard salue â Moquez-vous, mesÂdeÂmoiÂselles, moquez-vous. NâempĂȘche que de charÂmants jeunes gens sâaiment et que â ici BerÂnard sâarrĂȘte pour jouir de son effet â et que câest moi, BerÂnard, qui conduiÂrai la mariĂ©e Ă lâautel. Un avion serait tomÂbĂ© aux pieds des deux enfants quâelles nâeussent pas fait une autre tĂȘte. Annie se contente de hausÂser les Ă©paules en signe dâincrĂ©dulitĂ©. Colette, que rien ne dĂ©conÂcerte, riposte â HĂ© bien ! mon vieux BerÂnard, tu nâas quâĂ aller prendre des leçons de mainÂtien chez un proÂfesÂseur⊠parce que, tu sais, avec tes longues jambes et tes longs bras, tu nâas pas prĂ©ÂciÂsĂ©Âment lâair dâun monÂsieur imporÂtant qui conduit un corÂtĂšge de mariage. â Ta, ta, ta⊠tout cela câest de la pure jalouÂsie. Vous verÂrez si je serai beau, et bien, et sĂ©rieux, quand je conduiÂrai Ă lâĂ©glise la jolie petite JeanÂnette, la fille ainĂ©e de monÂsieur Jacques. â Câest JeanÂnette qui se marie ? Grand sot ! il falÂlait le dire plus tĂŽt ; et avec qui, sâil vous plaĂźt ? â Je devrais bien te faire expier tes airs dĂ©daiÂgneux et tâobliger Ă deviÂner, mais je suis bonne bĂȘte⊠Elle Ă©pouse Jean-Louis, le fils du vieux garde du chĂąÂteau ; et câest Mme C. qui lui donÂneÂra le bras pour monÂter Ă lâĂ©glise. Ce sera pour le lunÂdi de la PenÂteÂcĂŽte, afin que nous puisÂsions ĂȘtre lĂ . â Alors, pourÂquoi nâest-ce pas papa qui conduiÂra Jeannette ? â Parce que mon oncle sait quâil sera absent la seconde quinÂzaine de mai. Il mâa cĂ©dĂ© la place, et jâen suis enchantĂ©. * * * Elle est venue, cette bienÂheuÂreuse fin de mai, et la jeuÂnesse a mobiÂliÂsĂ© toutes les Ă©chelles pour garÂnir de verÂdure et de fleurs blanches le chĆur de la vieille Ă©glise. BerÂnard et Jean ont susÂpenÂdu un peu parÂtout des Ă©claiÂrages, dont les essais les comblent dâorgueilleuse satisÂfacÂtion. Ces guirÂlandes lumiÂneuses donnent des lueurs mysÂtĂ©Ârieuses aux vieilles voĂ»tes et aux teintes proÂfondes des vitraux. Ce sera comme un halo de lumiĂšre, qui encaÂdreÂra les mariĂ©s. Jean, juchĂ© sur une stalle de chĆur, tout entouÂrĂ© de fils Ă©lecÂtriques, dit Ă mi-voix Ă M. le CurĂ©, qui surÂveille, dĂ©bonnaire â Ce que se sera chic !⊠et ce que vous serez content de les marier, ces deux fiancĂ©s ! â Dis donc que je serai bien heuÂreux de serÂvir de tĂ©moin Ă leur union et de la bĂ©nir au nom de lâĂglise, car les ministres du sacreÂment de mariage sont, non pas les prĂȘtres, mais les mariĂ©s. Jean saute Ă terre au milieu de ses rouÂleaux de fil. â Pas posÂsible, monÂsieur le CurĂ© ? â Voyons, as-tu Ă ce point oubliĂ© ton catĂ©chisme ? â Oh ! monÂsieur le CurĂ©, mon catĂ©Âchisme ! Croyez-vous que vous vous donÂniez beauÂcoup de peine, quand nous avions dix ans, pour nous expliÂquer ce qui concerne le sacreÂment de Mariage, et croyez-vous surÂtout que nous ayons jamais pris celle de bien comÂprendre vos expliÂcaÂtions ? Ordre, Mariage, ExtrĂȘme-oncÂtion, quand on est petit, on pense quâil sera temps dâapprendre cela dans le loinÂtain des Ăąges. Mais dites, monÂsieur le CurĂ©, je vais appeÂler BerÂnard ; nous entreÂrons Ă la sacrisÂtie, et vous allez nous faire un cours en rĂšgle, qui rĂ©paÂreÂra toutes nos paresses pasÂsĂ©es, et qui nous perÂmetÂtra de faire enraÂger Colette en Ă©taÂlant une science quâelle ne posÂsĂšÂdeÂra pas. Et Jean, dâun signe, appelle son cousin. â Quâest-ce quâil y a ? demande BerÂnard, qui accourt Ă la sacristie. â Tu savais, toi, que les ministres du sacreÂment de mariage sont les mariĂ©s eux-mĂȘmes ? â Oui⊠vaguement⊠â VagueÂment, vagueÂment ! Ăcoute un peu monÂsieur le CurĂ©, et ça devienÂdra moins vague. Sache au moins ce que fera la mariĂ©e que tu conduiÂras Ă lâautel. â Ce quâelle fera ? Tu en as de bonnes ! Elle sera mariĂ©e, voiÂlĂ tout ! â Mais comÂment ? That is the quesÂtion. â Enfin, quâest-ce que tu inventes ? MonÂsieur le CurĂ©, faites-le taire. â Tu aimes mieux que ce soit moi qui parle ? Allonsây ! SeuleÂment, Ă©couÂtez bien tous les deux. Avant la cĂ©rĂ©ÂmoÂnie du mariage proÂpreÂment dit, revĂȘÂtu de surÂplis et de lâĂ©tole blanche, jâadresserai aux deux fianÂcĂ©s une courte allocution. â Oh ! courte ! dit BerÂnard, qui a le souÂveÂnir dâun interÂmiÂnable disÂcours de mariage, ces serÂmons-lĂ ne sont pas touÂjours courts, monÂsieur le CurĂ©. Riant, le vieux prĂȘtre rĂ©pond Ce sera comme un halo de lumiĂšre. â En tous cas, ils devraient lâĂȘtre. Il sâagit de rapÂpeÂler aux jeunes gens qui vont sâĂ©pouser, la graÂviÂter de leurs engaÂgeÂments dâune maniĂšre claire, nette, prĂ©Âcise. Car ils doivent ĂȘtre averÂtis quâils sâunissent pour touÂjours, et que rien, sauf la mort, ne pourÂra dĂ©sorÂmais les dĂ©lier de leurs serments. Câest telÂleÂment grave que lâĂÂglise oblige les fianÂcĂ©s Ă proÂnonÂcer leurs engaÂgeÂments devant au moins deux tĂ©moins, qui signeÂront Ă la sacrisÂtie, aprĂšs la cĂ©rĂ©ÂmoÂnie, leur acte de mariage. Le sacreÂment consiste en ceci Les deux jeunes gens Ă©tant Ă genoux, le prĂȘtre les interÂroge lâun aprĂšs lâautre pour leur demanÂder sâils consentent mutuelÂleÂment Ă sâĂ©pouser. Câest posiÂtiÂveÂment ce oui », rĂ©ponÂdu par chaÂcun dâeux, qui constiÂtue la matiĂšre, en tant quâil exprime le don de sa perÂsonne ; la forme, en tant quâil exprime lâacceptation rĂ©ciÂproque du don fait par lâautre conjoint. Le prĂȘtre fait ensuite sur les Ă©poux, qui se donnent alors la main droite, un signe de Croix en disant Je vous unis par le mariage, au nom du PĂšre, et du Fils, et du Saint-Esprit. » Puis il bĂ©nit lâanneau nupÂtial des deux mariĂ©s en lâaspergeant dâeau bĂ©nite. Le jeune homme le passe Ă lâannuaire de la main gauche de sa femme, et met lui-mĂȘme le sien Ă son propre doigt. Le prĂȘtre fait alors sur leur geste un nouÂveau signe de croix. Ils sont unis pour toujours. â PourÂquoi cet anneau, monÂsieur le CurĂ© ? que signifie-t-il ? â Câest le symÂbole du lien qui sâest Ă©taÂbli entre les nouÂveaux mariĂ©s. Le prĂȘtre a bĂ©ni lâanneau, et le mari le donne Ă sa femme parce que câest lui qui, dans leur futur mĂ©nage, devra garÂder lâautoritĂ©. La femme reçoit et porte cet anneau en signe de fidĂ©ÂliÂtĂ©. Le prĂȘtre lit alors pluÂsieurs priĂšres pour demanÂder Ă Dieu dâaccorder des grĂąces abonÂdantes aux nouÂveaux Ă©poux, et la cĂ©rĂ©ÂmoÂnie du mariage est terminĂ©e. Jean proÂteste â Mais, monÂsieur le Curé⊠il y a la Messe ? â On dit en effet la Messe, mon petit, aprĂšs le mariage, quand les familles le demandent, et câest on ne peut plus dĂ©siÂrable, mais le sacreÂment de Mariage en est indĂ©pendant. CepenÂdant cette Messe, qui porte le nom liturÂgique de Messe votive pour les Ă©poux », comÂporte des priĂšres toutes spĂ©Âciales, Ă leurs intenÂtions. Lâofficiant revĂȘt lâornement blanc et or des grandes fĂȘtes. LâĂÂpĂźtre insÂtruit les nouÂveaux mariĂ©s de leurs devoirs rĂ©ciÂproques, et lâĂvangile leur rapÂpelle lâindissolubilitĂ© de leur union, par ces paroles de Notre-SeiÂgneur Ce que Dieu a uni, que lâhomme ne le sĂ©pare pas. » AprĂšs le Pater, et encore Ă la fin de la Messe, avant de bĂ©nir toute lâassistance, le prĂȘtre par deux fois se tourne vers les Ă©poux, pour les bĂ©nir spĂ©ÂciaÂleÂment de nouÂveau, leur souÂhaiÂtant de voir nomÂbreux leurs enfants et leurs petits-enfants, avant dâarriver au bonÂheur Ă©ternel. â Amen ! conclut BerÂnard gaieÂment, qui ajoute Je suiÂvrai demain la cĂ©rĂ©ÂmoÂnie dâun tout autre Ćil que par le pasÂsĂ©, mais en attenÂdant, monÂsieur le CurĂ©, il sâagit de finir au plus vite les dĂ©corations. * * * Câest donc vers une Ă©glise dĂ©liÂcieuÂseÂment ornĂ©e que le corÂtĂšge se dirige, le matin suivant. Je vous unis en mariage, au nom du PĂšre, et du Fils, et du Saint-Esprit. » Pour faire honÂneur Ă leur ami, les gardes-chasse des proÂpriĂ©ÂtĂ©s voiÂsines sont lĂ , en grande tenue, la trompe en banÂdouÂliĂšre. Ils prĂ©ÂcĂšdent la noce joyeuse. BerÂnard a enfiÂlĂ© le smoÂking de son oncle et donne le bras, avec une digniÂtĂ© souÂveÂraine, Ă la jolie petite mariĂ©e, toute fraĂźche, toute blonde, toute souÂriante, mais qui marche Ă©mue et les yeux baisÂsĂ©s, sous son lĂ©ger voile blanc. Jean-Louis est magniÂfique au bras de Mme C. Ensuite, ce sont les parents, les amis, confonÂdus comme le demeurent encore ces familles qui se resÂpectent, sâaiment et sâunissent depuis si longÂtemps, parÂfois depuis des siĂšcles. BerÂnard remarque avec quel sĂ©rieux et quelle Ă©moÂtion les deux fianÂcĂ©s accomÂplissent les rites, dont il comÂprend parÂfaiÂteÂment aujourdâhui lâimportance. Il devine ausÂsi lâheureux Ă©moi du vieux prĂȘtre qui a bapÂtiÂsĂ© et mariĂ© pluÂsieurs des gĂ©nĂ©ÂraÂtions qui, Ă cette heure, remÂplissent son Ă©glise. Quand, Ă la fin de la messe, le bon curĂ© se retourne pour dire DomiÂnus vobisÂcum, et que son regard parÂcourt lâassistance, BerÂnard songe Comme sa petite Ă©glise est belle, ainÂsi remÂplie ! Comme tous ses paroisÂsiens sont unis ! Ah ! oui, monÂsieur le CurĂ©, vous pouÂvez bien redire joyeuÂseÂment Ă tout votre monde Le SeiÂgneur soit avec vous ! » Mais pas de disÂtracÂtion ! VoiÂci la fin de la Messe, lâentrĂ©e Ă la sacrisÂtie, le dĂ©filĂ©. Sur la place, les gardes-chasse se sont masÂsĂ©s ; Ă la sorÂtie de lâĂ©glise, les jeunes mariĂ©s sont accueillis par la plus jolie sonÂneÂrie de cors qui soit. Les fanÂfares se sucÂcĂšdent, alertes, entraĂźÂnantes, Ă©veillant tous les Ă©chos des halÂliers voisins. Alors, on voit le vieux comte C. et son fils abanÂdonÂner le corÂtĂšge, couÂrir Ă leur auto, y prendre leurs trompes et, se mĂȘlant aux gardes de leurs terres, sonÂner avec eux les HonÂneurs » pour ces deux petits mariĂ©s quâils aiment bien. Vous aimerez aussi Messageriedisponible Les mieux notĂ©s base nautique Ă©cole de voile kayak club de surf kitesurf aviron. Chargement en cours. PagesJaunes lance votre recherche. Liste des professionnels. clubs de sports nautiques Ouvre Ă 12h00. Le Nautique. Pavillon Flottant de la SociĂ©tĂ© Nautiq 20 quai Rive Neuve 13007 Marseille Voir le plan . MĂDITERRANĂE - Cap sur La Nautique, Temps de lecÂture 4 minutesDans les pages dâun vieux livre HenÂri. â Comme câest amuÂsant, toutes ces petites maiÂsons, perÂchĂ©es sur la pente de la montagne ! â Cette monÂtagne, câest la monÂtagne amie de GreÂnoble, celle quâon voit au bout de chaque rue le Saint-Eynard. Je sais Ă son sujet une bien jolie lĂ©gende, cueillie dans un vieux livre qui garde encore le parÂfum des Ćillets roses conserÂvĂ©s entre ses pages jaunies. Sachez 1 dâaÂbord que jadis, Dieu, la Vierge et les saints faiÂsaient sur la voĂ»te cĂ©leste de longues proÂmeÂnades. Quand ils arriÂvaient au-desÂsus de cette valÂlĂ©e, câĂ©Âtait pour leurs yeux un Ă©merveillement. Ils aperÂceÂvaient les Sept-Laux, les crĂȘtes du BelÂleÂdonne toutes blanches de neige⊠Au soleil levant, le masÂsif de la CharÂtreuse et le glaÂcier lilial du Mont-Blanc. A leurs pieds, lâIsĂšre couÂlait avec ses flots argenÂtĂ©s Ă traÂvers des claiÂriĂšres borÂdĂ©es de chĂȘnes, de chĂąÂtaiÂgniers et de peuÂpliers⊠Saint Pierre sâasÂseyait pour mieux voir ; la Vierge Marie joiÂgnait les mains dâadÂmiÂraÂtion⊠Dieu souriait⊠Mon Dieu ! dit un jour la Vierge Marie, pourÂquoi les bords de cette riviĂšre, ces forĂȘts et ces pĂątuÂrages sont-ils inhaÂbiÂtĂ©s ! Les hommes y seraient si heureux ! â Il nây a pas de maiÂsons, dit saint Pierre, un peu bourÂru. Et comÂment diable ! vouÂlez-vous que les pauvres humains transÂportent des matĂ©Âriaux dans ces montagnes ?⊠â Eh bien ! saint Pierre, dit le PĂšre ĂterÂnel, tu vas tout de suite en apporter. â Oh ! dit saint Pierre, des chanÂtiers du ParaÂdis Ă cette valÂlĂ©e, le traÂjet est long. Des maiÂsons, câest lourd. Je ne suis plus jeune⊠Que saint Eynard sâen charge !⊠VoiÂlĂ donc saint Eynard, muni dâun grand sac et qui puise inlasÂsaÂbleÂment dans les docks du ciel ; chĂąÂteaux-forts Ă touÂrelles, donÂjons crĂ©ÂneÂlĂ©s, manoirs, chauÂmiĂšres au toit de paille, cloÂchers aux camÂpaÂniles aigus sâenÂtassent⊠Saint Eynard⊠charge le sac sur ses Ă©paules ; il part. Mais la route est longue, la charge lourde, la chaÂleur accablante. Il arrive, fourÂbu et assoifÂfĂ©, Ă la crĂȘte de la monÂtagne qui porte son nom. Il avise un ruisÂseau qui bruit entre les sapins ; il boit, se repose, contemple la valÂlĂ©e et, rafraĂźÂchi, douÂceÂment las, les membres Ă©tenÂdus, saint Eynard sâenÂdort, avec le grand sac Ă son cĂŽté⊠Alors, le diable, suiÂvi dâune lĂ©gion de diaÂbloÂtins⊠sâapÂproche Ă pas de loup et, sournoisement â Fils de SamaĂ«l, dit LuciÂfer, dĂ©couds-moi sans bruit le desÂsous de ce sac. Le diaÂbloÂtin ne se fit pas prier. Alors, ce fut un Ă©crouÂleÂment forÂmiÂdable. Tous les Ă©diÂfices du sac glisÂsĂšrent les uns sur les autres, rouÂlĂšrent en bas pĂȘle-mĂȘle, bonÂdisÂsant çà et lĂ , Ă©carÂtĂ©s par les rocs quâils renÂconÂtraient et allĂšrent se poser sur les pentes, au hasard de leur chute. Un casÂtel sâacÂcroÂcha le preÂmier sur lâesÂcarÂpeÂment des CorÂbeaux ; un donÂjon sâimÂplanÂta plus bas, pour deveÂnir la Tour des Chiens ; lâĂ©glise de Corenc dĂ©grinÂgoÂla plus loin avec une dizaine de chauÂmiĂšres ; un chĂąÂteau-fort se fixa sur la terÂrasse de BouquĂ©ron. âŠLa Tronche se peuÂpla de quelques maçonÂneÂries qui dĂ©vaÂlĂšrent en sâĂ©brĂ©chant⊠Les diaÂbloÂtins se torÂdaient les cĂŽtes et saint Eynard dorÂmait touÂjours. Pour lâĂ©Âveiller et jouir de son mĂ©compte, Satan dut lâĂ©ÂgraÂtiÂgner du bout de la griffe de son aile de chauve-souris. Saint Eynard se frotÂta les yeux⊠Tout effaÂrĂ©, il contemÂplait son sac Ă©venÂtrĂ© et le dĂ©sastre de la vallĂ©e. Il nâoÂsa pas renÂtrer au Paradis⊠â Il est arriÂvĂ© sĂ»reÂment quelque malÂheur, dit la Vierge Marie, il est trois heures du matin et saint Eynard nâest pas rentrĂ©. Alors, comÂpaÂtisÂsante, par la nuit bleue constelÂlĂ©e dâĂ©Âtoiles, elle parÂtit avec un corÂtĂšge dâanges pour lâalÂler chercher. Quand elle arriÂva, le soleil se levait et teinÂtait de rose les maiÂsons Ă©parses. Saint Eynard raconÂta son avenÂture en pleurant. Mais la Vierge Marie regarÂda et dit Comme câest plus joli ainsi ! » Et, pour que ce fĂ»t encore plus beau, de sa main, elle fit Ă©clore dans les praiÂries, autour des maiÂsons, des ancoÂlies, des narÂcisses, des anĂ©Âmones et des sabots de la Vierge. Au CĆur des Grandes Alpes. DauÂphiÂnĂ© et Savoie Filloux H Vous aimerez aussi